Mot de la semaine : Entente

Même s’il serait très tôt de crier victoire, les signes avant-coureurs d’une paix retrouvée entre les deux communautés en belligérance depuis plus trois ans, sont bien visibles aujourd’hui. On pourrait même affirmer sans ambages que le centre du Mali est en passe de devenir un véritable havre de paix et cela grâce à la signature d’un accord entre les deux frères ennemis Peul et Dogon.

En effet, les Communautés Peuls et Dogons, qui, après plusieurs mois d’affrontements, de tueries en masse, de destruction de bétails, de greniers  et surtout  d’assassinats ciblés, ont fini par fumer le calumet de l’entente. Cet accord qui n’est pas le premier entre les deux communautés qui se regardaient en chiens de faïence, a tout l’air d’être le bon à cause de l’implication des notables des deux communautés, des grandes personnalités de la zone basée à Bamako et surtout du gouvernement Boubou Cissé qui n’a ménagé aucun effort pour cette entente. Qui pouvait parier il y a quatre mois que ceux qui se sont massacrés sans discernement, allaient s’assoir autour d’une même table alors que les plaies ne se sont cicatrisées, pour parler de paix ? Le Gouvernement est à féliciter et surtout le premier ministre, qui a séjourné pendant cinq jours au centre.

Nombreux étaient les observateurs très sceptiques, qui avaient estimé que la visite du Premier ministre Boubou Cissé n’était qu’une promenade de santé, car deux de ses prédécesseurs avaient fait la même chose, mais sans résultats tangibles. Il est parvenu à mettre autour d’une même table les belligérants et moins de deux mois après sa visite, la fumée blanche semble jaillir, celle qui annonce la paix.

Pour consolider cette nouvelle entente, le PM Boubou Cissé a encore pris son bâton de pèlerin pour se rendre au centre. C’est certainement pour apporter aux populations, comme la fois dernière, les réponses à leurs multiples difficultés. Car la seule signature entre factions rivales ne suffit pas pour crier victoire, il faut également des mesures d’accompagnement pour soulager la souffrance des populations. C’est pourquoi, Il n’est pas allé les mains vides et dans sa forte délégation, les ministres et autres chefs de service tout comme les opérateurs économiques sont là es-qualité. Le besoin immédiat serait bien sur les services sociaux de base, comme la santé, la nourriture, l’habitat, le retour des déplacés, à ces besoins vitaux, s’ajoutent la création d’emplois et des richesses pour éviter à moyen terme que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets

En somme, par cette entente entre communautés, la hache de guerre semble  définitivement enterrée, du moins c’est ce qu’espèrent tous les maliens, pour n’être qu’un même et seul peuple appartenant à la même nation malienne.

Youssouf Sissoko