S’il est vrai que les coupures intempestives du courant ne sont pas propres au régime IBK seulement, il demeure établi que c’est sous lui qu’elles se sont généralisées paralysant l’économie déjà fragilisée par la pandémie du Coronavirus et la corruption. Le Mali est au bord de l’implosion sociale, à cause du délestage. Si certains quartiers ont l’électricité quatre heures par jour d’autres sont entièrement sevrés d’elle toute la journée. Cette situation à la fois chaotique et annihilant plonge dans l’extrême pauvreté la majeure partie de la population qui ne vit que dans l’informel. Comment un régime dont le slogan est le Mali avance pourrait-il s’accommoder d’une telle situation sans trouver les voies et moyens pour la circonscrire ? Les détracteurs d’IBK n’ont-ils pas raison de dire que « Boua Désera » ? Il n’y a aucune lueur d’espoir et ce qui semble rester au peuple c’est la manifestation pour exprimer son ras-le bol. Marches et meetings s’enchainent de façon ininterrompue dans beaucoup de quartier de Bamako. Le Mali pourra-t-il rester en l’Etat jusqu’à la fin du mandat d’IBK ? De la crise politique latente ne va-t-elle pas se greffer une crise sociale aiguë ?
Si rien n’est fait d’ici quelques jours pour soulager la souffrance du patient peuple malien que l’on ne soit pas surpris d’une véritable levée de bouclier de la population, surtout celle de Bamako qui est la principale victime de ce délestage. Aujourd’hui on pourrait affirmer sans risque de se tromper que les conditions d’un soulèvement semblent réunies, car en plus de l’insécurité dans 75 % du territoire, il y a la pandémie du Coronavirus et un délestage encore plus grave sinon autant grave que les deux crises. Les solutions manquent –elles au point de ne pas pouvoir juguler la crise énergétique ? Où sont passés nos milliards qui sont débloqués dans le domaine énergétique ?
Le Président de la République a la réponse à toutes ces interrogations, lui qui doit répondre face à son peuple et à l’histoire. Le Mali sous IBK est un vaste chantier en ruine où se rivalisent d’ardeur corruption, népotisme, clientélisme, réduisant l’écrasante majorité en sa simple expression. Le Mali d’aujourd’hui ne réserve aucune perspective d’avenir à la nouvelle génération, qui souvent désemparée, s’adonne à des pratiques peu orthodoxes. Il est donc temps avant qu’il soit trop tard, que le gouvernement réagisse pour éviter à notre pays et à son peuple une situation désastreuse, car à ces manifestations sporadiques que le gouvernement ne soit pas surpris de voir des grandes manifestations avec des nouvelles revendications comme celle relative au départ pur et simple des autorités actuelles pour incompétente.
En somme, il est une impérieuse nécessité, voire une urgence pour les autorités de trouver une issue favorable.
Youssouf Sissoko