Un autre Mouvement dénommé la Convergence des forces républicaines, CFR, et regroupant des associations, des partis politiques et des leaders religieux, entend organiser un contre-meeting le samedi 27 juin 2020, pour soutenir les institutions, toutes les institutions de la République. Les têtes de proue de ce mouvement sont Lazare Tembély, président de la jeunesse ADEMA-PASJ et Amadou Koîta celui du Parti Socialiste, PS Yelenkura. Les deux chefs d’orchestre de cette tragi-comédie ne sont autre que Moussa Timbiné, le controversé Président de l’Assemblée Nationale et Karim Keita, le turbulent fils du Président de la République et de surcroit Président de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale. Les initiateurs de ce contre-meeting ont-ils véritablement mesuré les conséquences de leur décision avant de se lancer dans cette périlleuse aventure ? Pourront-ils mobiliser autant que le M5 RFP qui cristallise aujourd’hui toutes les frustrations sociopolitiques ? Les barons des partis politiques de la Majorité Présidentielle vont-ils être complices de la radicalisation du combat alors même qu’une issue pacifique est en voie d’être trouvée ? Le peuple acceptera-t-il que ces quatre agités et leurs complices, qui ne sont mus que par leurs intérêts sordides, puissent prendre en otage notre démocratie ?
Nul besoin d’avoir de réponses à cette série de questions, mais il serait bon que ceux qui veulent suivre ces aventuriers sachent qui sont-ils et qu’est-ce qu’ils veulent ? Le combat du Ministre sortant Amadou Koîta n’a d’autre but que d’être reconduit comme ministre dans le prochain gouvernement. C’est pourquoi, il multiplie des sorties médiatiques et invectives à l’égard des leaders du M5 RFP et s’érige en rempart pour protéger les institutions qu’il a eu par un passé récent à vilipender. Où est la morale quand on pourrait dire que le bilan est noir hier et blanc aujourd’hui ? Quant à Lazare Tembély, il se serait déjà mis dans la peau de ministre dans le prochain gouvernement avec ou sans être proposé par son parti. Son acte à la fois solitaire et d’indiscipline ne serait pas du goût de son parti, ADEMA-PASJ et surtout du Mouvement des jeunes dont il est le Président. Tous les caciques de la majorité, en comprenant bien les frustrations des manifestants, se battent pour avoir une issue favorable dans le cadre d’un dialogue fécond et responsable.
Par contre, ceux qui croient défendre les institutions ne sont en réalité en train de se battre que pour le controversé Président de l’Assemblée Nationale, Moussa Timbiné, leur parrain, que le M5 RFP aurait mis la tête à prix. Moussa Timbiné est non seulement mal élu en commune V du District de Bamako, mais aussi, ne serait pas la personne idéale, selon le M5 RFP, pour diriger la deuxième institution de la République. C’est pourquoi, IBK pour avoir été complice de son élection à l’Assemblée Nationale et au perchoir, et au regard de son bilan jugé en deca des attentes d’une écrasante majorité de la population, fait face aujourd’hui à une fronde de plus en plus grande et de plus en plus virulente, demandant son départ du pouvoir et celui de tout son régime. Son fils Karim Keita, un des artisans de ce sordide projet, se bat également pour sa survie politique et celle de son papa-Président dont le départ serait synonyme de descente aux enfers pour lui, car incriminé dans beaucoup de dossiers.
Sachant bien le machiavélique dessein des organisateurs du contre-meeting du samedi 27 juin 2020, le peuple répondra-t-il à leur appel ? Avec le bilan qui est celui du régime, pourront-ils mobiliser autant que le M5 RFP ? Ne vont-ils pas faire saigner encore les caisses de l’Etat en déboursant des centaines de millions pour aller mobiliser dans les coins les plus reculés du Mali avec une sacoche remplie d’argent. Ainsi, comme pour le meeting d’IBK au Stade du 26 Mars lors de la présidentielle de 2018, les initiateurs mobiliseront sur la base de l’argent
Youssouf Sissoko