Les maliens se souviendront longtemps du régime d’IBK, non pas pour avoir posé les jalons d’un Mali prospère et respecté comme la Russie de Vladimir Poutine, mais pour avoir défrayé la chronique en pratiques antivaleurs et anti républicaines. Empêtré dans des scandales rocambolesques depuis son avènement au pouvoir, le régime d’IBK n’a pas fini d’étonner les maliens. En effet, la semaine dernière, la République a failli être ébranlée à cause de l’affaire des 501 personnes illégalement recrutées dans la fonction Publique. C’est en violation de toute la législation en vigueur au Mali que certaines personnes se sont adonnées à ces pratiques éhontées, discriminatoires et révoltantes surtout dans un Etat de droit. Selon des sources bien introduites à la Primature, le Premier Ministre Modibo Keita, pris de colère et s’indignant d’une telle pratique, aurait même présenté sa démission, qui n’aurait pas été acceptée par le Président de la République. Ainsi pour minimiser les conséquences de ce qu’on pourrait désormais appeler crise gouvernementale, le Premier ministre à la demande du Président de la République et du ministre des finances, a instruit au ministre de la Fonction Publique et du Travail chargé des relations avec les institutions d’annuler la décision de recrutement frauduleux d’agents à la fonction Publique.
Dans cette grotesque affaire, trois noms semblent défrayer la chronique : le premier est celui du ministre en charge de la Fonction Publique, Mme Diarra Racky Talla, les deux autres seraient des députés et membres du parti Présidentiel, le RPM. A l’opposé de ces trois cadres véreux, un autre jeune, en l’occurrence le Ministre des finances M. Boubou Cissé a fait preuve de rigueur et de vigilance en rejetant le montage ubuesque. La décision d’annuler le décret signé par Mme Racky Talla est venue du jeune Ministre Cissé sans le patriotisme, la vigilance et la promptitude duquel ce complot contre la République n’allait pas être déjoué. Le ministre Boubou Cissé après avoir découvert le pot aux roses, a informé sa hiérarchie en l’occurrence le PM et le Président de la République et a limogé le Directeur des Ressources Humaines et son Adjoint de son département pour complicité. Comment comprendre que trois personnes, proches du Président soient-elles, puissent faire ce qu’elles veulent en violation flagrante de la loi sans en être inquiétées ? A quand la réaction de l’Opposition, à travers son groupe parlementaire VRD, pour non seulement dénoncer ce genre de pratique, mais aussi et surtout interpeller le ministre en charge de la Fonction Publique.
Qu’attendent les associations de la société civile, les syndicats des travailleurs et surtout les associations des jeunes demandeurs d’emplois pour dénoncer avec véhémence ce que l’on pourrait qualifier de discrimination envers les pauvres et les non militants d’un des partis de la Majorité. En somme, le Gouvernement est attendu pour sanctionner les responsables et leurs complices pour l’honneur et le respect des lois de la République.
Youssouf Sissoko
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