AFP – Le plus radical des chefs rebelles touareg du Mali, Ibrahim ag Bahanga, qui n’a jamais totalement accepté de déposer les armes, est mort vendredi dans un accident dans le nord-est du pays où il a été inhumé le même jour, a-t-on appris de sources concordantes.
« Ibrahim ag Bahanga est mort ce vendredi dans un accident dans le nord-est du Mali. Son enterrement a déjà eu lieu » dans la même région, a déclaré à l’AFP Baye ag Alhassane, un membre de la famille de ag Bahanga.
La nature et les circonstances de l’accident n’ont pas été précisées.
Plusieurs élus de Kidal, une région du nord-est du Mali, ont confirmé l’information.
Il a été récemment soupçonné par plusieurs chancelleries d’avoir récupéré des armes en Libye à la faveur de la rébellion armée déclenchée dans ce pays il y a six mois contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Selon des observateurs, Ibrahim ag Bahanga n’a jamais totalement rejoint le processus né des accords d’Alger, signés en 2006 entre le gouvernement et les rebelles touareg maliens, pour le retour de la paix dans le nord du Mali, un pays qui a connu plusieurs rébellions touareg.
Il s’était exilé en Libye pendant près de deux ans, à partir de février 2009, après avoir refusé de participer à ce processus de paix, avant de revenir au Mali en janvier dernier pour le réintégrer.
En 2006, un groupe de touareg, dont Ibrahim Ag Bahanga, avaient repris les armes, pillé des dépôts de munitions de l’armée dans le nord, avant de se retirer dans des collines situées non loin de la frontière algérienne.
Après une médiation algérienne, rebelles touareg et gouvernement malien avaient signé des accords de paix à Alger. Ces accords stipulaient notamment que le gouvernement malien accélérait le développement des trois régions du nord du mali, alors que de leur côté, les ex-rebelles touareg abandonnaient l’idée d’obtenir une autonomie de leur région.
Mais deux ans après la signature de ces accords, en 2008, Ibrahim Ag Bahanga les avait rejetés, avant de reprendre les armes. Il avait alors fait enlever des dizaines de militaires.
Le président malien Amadou Toumani Touré avait finalement ordonné aux militaires maliens, soutenus par une milice arabe, d’éliminer l’enfant terrible du nord du Mali.
Début 2009, l’armée malienne avait déclenché dans le nord-est du pays une opération destinée à « anéantir » le groupe d’Ag Bahanga. Le ministère de la Défense avait ensuite annoncé que toutes ses bases avaient été prises et qu’il était « en fuite ».
Ibrahim Ag Bahanga, abandonné par ses troupes, avait laissé les deniers otages maliens qu’il détenait avant de partir vers la Libye où il avait été admis en février 2009, « à condition de rester tranquille ».
27/08/2011