La mort du chef militaire du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) Cheick Ag Awissa ou Aoussa a suscité des réactions des plus surprenantes. Considéré comme le bourreau des militaires tués à Aguelhok le 24 janvier 2012, compagnon indéfectible d’Iyad Ag Ghaly et pilier de la CMA, l’homme représentait toutes les intrigues dans la crise du Nord.
Après la mort de Cheick Ag Awissa, un chef militaire du HCUA, les réactions se multiplient. Dans ces réactions, on note celle du gouvernement du Mali qui dit « apprendre avec tristesse la mort accidentelle de Cheick Ag Awissa ». Et le communiqué de poursuivre que « le véhicule à bord duquel se trouvait Cheick Ag Awissa aurait sauté sur un engin explosif improvisé, au sortir d’une réunion tenue au camp de la Minusma, à Kidal, le tuant sur le coup ».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dont est issu le défunt combattant insiste sur la thèse de l’assassinat ciblé. La Minusma répond à cette accusation de la CMA, déplorant la mort de Cheikh Ag Awissa, suite à l’explosion de son véhicule : « La Minusma appelle à éviter les spéculations et allégations infondées et à agir avec retenue et responsabilité ».
Du côté du Groupe d’autodéfense touaregs Imghads et alliés (Gatia), considéré comme l’ennemi juré du HCUA dont est issu Cheick Ag Awissa, Fahad Almahmoud publie un message sur Twitter : « Acheikh Ag Awissa a rejoint sa longue liste de Badar en Libye à Tazalit au Niger. Il fut un criminel sympa et l’Afaghis le plus ouvert ».
Au même moment, la communauté Idaksahak se dit « durement éprouvée », « considère cet homme hors-pair comme l’un de ses fils et rappelle les liens consanguins et historiques qu’elle a avec celle des Ifoghas ».
Dans cette valse de réactions plutôt surprenantes, il y a celle de Zeidan Ag Sidalamine, leader de la rébellion des années 1991. Il parle d’une mort brutale. « Acheikh nous a brutalement quittés suite à l’explosion de son véhicule ce samedi 8 octobre 2016 avec un message audio comme testament à titre posthume. Je n’ai jamais ordonné le massacre des populations civiles ni le pillage de leurs biens ni la destruction des infrastructures communautaires par crainte de Dieu et en Son Nom ». « Quelle sagesse doublée d’une inaltérable vision ! », peut-on lire dans la réaction de ce leader de l’ex-rébellion qu’on présente de nos jours comme un homme de paix.
A la lecture de ces différentes réactions, une question reste sans réponse, Cheick Ag Awissa ou Aoussa était-il un terroriste ou un simple chef de guerre ?
A. M. C.