Les pèlerins, vêtus de blanc, ont participé en milieu de journée à une prière collective, dirigée par le grand mufti d’Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, à la mosquée Namera, bâtie sur le site où le prophète Mahomet avait prononcé son dernier sermon il y plus de 14 siècles.
« L’islam est la solution aux problèmes » des musulmans, a lancé l’imam, avertissant les fidèles qu' »une invasion médiatique et culturelle cherche à affaiblir leur foi ».
Il a exhorté les musulmans à « régler leurs problèmes sans ingérence de la part de leurs ennemis », les mettant en garde contre « ceux qui veulent provoquer l’animosité entre (les peuples) et leurs dirigeants », dans une allusion implicite aux révoltes du Printemps arabe qui ont chassé du pouvoir les chefs d’Etat en Tunisie, en Egypte et en Libye.
Formant une véritable marée humaine dans l’enceinte de la mosquée de Namera, la place qui l’entoure et ses environs, la foule des fidèles a suivi dans le calme le prêche de l’imam. Emus, certains étaient en larmes.
Le déroulement du hajj « se poursuit normalement. Tout se passe bien », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, le général Mansour al-Turki. Cette année jusqu’à 100.000 agents des forces de sécurité et de la défense civile ont été mobilisés dans les Lieux saints.
Les fidèles avaient afflué dès le lever du jour vers le Mont Arafat, également appelé « Jebal Al-Rahma » (Mont de la Miséricorde).
« O Dieu me voilà répondant à Ton appel », répétaient en choeur les pèlerins qui, en bus ou à pied, avaient parcouru lentement, par un temps clément, la dizaine de kilomètres séparant le Mont Arafat de la vallée de Mina où le pèlerinage a commencé vendredi par une journée de prière et de recueillement.
Selon le gouverneur de La Mecque, le prince Khaled Al-Fayçal, plus de 1,83 million de pèlerins sont arrivés de l’étranger, un chiffre en hausse de 1,5% par rapport à 2010. S’y ajoutent quelque 150.000 Saoudiens et 63.000 résidents étrangers du royaume, selon des estimations préliminaires citées par le général Turki.
« Je veux me purifier et prier Dieu de me pardonner toutes mes erreurs », dit Nour Laïla, une Indonésienne de 36 ans, qui effectue son premier hajj.
Abdallah Wali Eddine, un Malaisien de 45 ans, explique avoir fait pendant des années des économies pour s’offrir le hajj. « Nous sommes tous égaux ici. Il n’y a pas de différences entre les différentes nationalités », souligne-t-il.
Pendant toute la journée de samedi, les pèlerins prient et à implorent le pardon de Dieu sur le Mont Arafat, symbole de l’attente du jour du Jugement dernier.
Au coucher du soleil, les fidèles commenceront à affluer vers la vallée de Mouzdalifah, à quelques kilomètres de là, pour y passer la nuit.
Dimanche, ils regagneront Mina pour immoler une bête, généralement un mouton, en souvenir du sacrifice que faillit accomplir Abraham en voulant tuer son fils sur ordre de Dieu. Ce rituel marque le début de la grande fête de l’Aïd Al-Adha.
Le Hajj, le plus grand pèlerinage annuel au monde, est l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
© 2011 AFP