Certes, la Croatie retrouve le dernier carré pour la deuxième fois de son Histoire, après sa belle épopée de la Coupe du monde 1998, où elle avait buté sur la France en demi-finale.
Mais elle qui s’était déjà montrée bien laborieuse en huitième de finale contre le Danemark (1-1, 3-2 t.a.b.), n’a pas montré grand chose pour battre la Russie courageuse mais limitée.
Réputée technique et joueuse, comme on avait pu le voir contre l’Argentine en phase de poules (3-0), son seul match abouti du tournoi, la Croatie a été méconnaissable et laborieuse.
La « Sbornaïa », qui avant même cette rencontre pouvait considérer son Mondial comme réussi, doit même nourrir de sérieux regrets: à peu de chose près elle aurait pu égaler sa glorieuse aînée de 1966, qui était alors l’Union soviétique, demi-finaliste du Mondial-1966 où elle avait buté sur la RFA (2-1).
Sous les yeux du Premier ministre Dmitry Medvedev, la Russie, a rapidement laissé la direction des opérations aux Croates.
Nantis d’une grosse possession, les Vatreni (« les Valeureux ») n’étaient toutefois guère dangereux, pendant que la Russie, recroquevillée, sortait le ballon avec une construction très verticale et tentait sa chance en contre dès qu’elle le pouvait.
– Panenka ratée –
Cette prise de risques minimale se révélait toutefois payante: Denis Cheryshev réussissait un slalom à 25 mètres pour expédier une reprise en demi-volée dans la lucarne de Danijel Subasic « cloué » sur place (31e). Assurément l’un des plus beaux buts de cette Coupe du monde !
Le milieu russe marquait là son 4e but du Mondial. Mais les Croates ont égalisé sans tarder par Kramaric convertissant de la tête un centre intelligent de Mario Mandzukic (1-1, 39e).
Après la pause les partenaires de Luka Modric croyaient prendre l’avantage mais Ivan Perisic trouvait le poteau à la suite d’une action confuse dans la surface (60e).
Sans grandes idées mais avec beaucoup de coeur, soutenue par les « Rossia! Rossia! » de ses supporters, la Russie, valeureuse, laissait peu d’espaces à la Croatie comme elle l’avait déjà fait avec l’Espagne en huitièmes de finale, où elle s’était qualifiée aux tirs au but (1-1, 4-3 t.a.b.).
Invités surprises des quarts, les joueurs de Stanislav Cherchesov arrachaient tant bien que mal la prolongation. Ils croyaient avoir cédé sur une tête de Domagoj Vida sur corner, qui venait mourir dans le petit filet d’Akinfeev (2-1, 101e).
La Croatie pensait avoir fait le plus dur, mais contre toute attente Mario Fernandes imitait Vida pour égaliser de la tête (2-2, 115e).
Visa pour une nouvelle séance de tirs au but… Où Fyodor Smolov trop facile butait sur Subasic alors que Fernandes, le héros de la prolongation, tirait à côté…
Tout juste de quoi propulser la Croatie en demi-finale. Pour l’instant, cela suffit à son bonheur…
SOURCE:Par AFP