La marche était trop haute pour le champion d’Europe. Vainqueur laborieux mais cohérent de son premier trophée majeur deux ans plus tôt en France, le Portugal de Cristiano Ronaldo n’a pas vraiment de regrets à avoir sur son Mondial, entre lacune à certains postes et vieillissement des cadres.
Il y avait un peu de fatalisme dans les propos d’après-match du sélectionneur portugais, Fernando Santos. « Nos joueurs ont montré une belle motivation, ils ont essayé par tous les moyens de marquer et on a fait tout notre possible pour ça mais les victoires morales n’existent pas », a-t-il observé. « Bravo à l’Uruguay ».
Le verdict est en effet implacable pour sa Selecçao: plus cohérente défensivement, plus tueuse devant le but, la Céleste a amplement mérité son succès en huitièmes de finale (2-1).
« Je suis triste pour le Portugal, je sais qu’au pays les gens étaient rassemblés dehors, dans la rue et sur les places, et je veux m’adresser à eux en leur disant qu’il est très triste que nous n’ayons pas obtenu le résultat que nous voulions », a encore déclaré Santos.
La Coupe du monde est évidemment un cran au-dessus de l’Euro, puisque s’y affrontent aussi les grandes nations américaines, asiatiques ou africaines. Et Cristiano Ronaldo ne peut pas tout faire, comme l’a aussi dit Santos: « aucun joueur ne peut gagner seul ».
Or, le Portugal s’est heurté à ses limites du moment, entre vieillissement de ses cadres, dont Ronaldo qui a déjà 33 ans, manque d’expérience des jeunes pousses et assise défensive trop friable.
– « Encore beaucoup à donner » –
En charnière, Jose Fonte est apparu un peu limité, tandis que Pepe n’est plus aussi impérial qu’il y a deux ans. Et les prometteurs André Silva, Gonçalo Guedes, voire Bernardo Silva, doivent encore grandir pour se hisser à un niveau équivalent à celui de leur capitaine.
Et ce dernier, va-t-il continuer l’aventure? Interrogé sur son avenir, ‘CR7’ a temporisé sur le canal TV de la Fifa, indiquant que ce n’était « pas le moment de parler de l’avenir ».
Santos, lui est « convaincu que Cristiano a encore beaucoup à donner au football ». « En septembre une nouvelle compétition débute, la Ligue des nations de l’UEFA, et j’espère qu’il sera avec nous pour aider nos jeunes joueurs à progresser. C’est important d’avoir notre capitaine avec nous et c’est un joueur toujours important pour nous. »
Avec ou sans Ronaldo, l’avenir est moins inquiétant pour le Portugal que pour l’Argentine du grand rival Lionel Messi, car contrairement à cette dernière, les sélections de jeunes au Portugal sont performantes. Il leur reste à emmagasiner de l’expérience, celle qui a manqué aux jeunes pousses lors du Mondial, mais la Ligue des nations est tout indiquée pour cela.
De quoi convaincre Ronaldo de tenter une nouvelle fois sa chance dans quatre ans, au Qatar? Sans doute au moins de défendre son titre dans deux ans…
SOURCE:Par AFP