Mon coup de foudre de la semaine clôturée, se trouve un mot, non deux. Réchauffement climatique, climat change. J’avoue ma sidération face au choc des uns et des autres confrontés au réchauffement climatique, comme si nous le découvrons maintenant. Pourtant les prémices pour le monde entier étaient là dans les années 70, dans le sahel, c’était la première alerte. La grande sécheresse du début des années 70.
Aujourd’hui nous parlons tous de planter des arbres. Bel engagement. Déjà enfants jusqu’à aujourd’hui tous les efforts en la matière furent vains. Des millions injectés dans la lutte contre la désertification et pour le reboisement. Pour rien. Je vais citer Diarakai qui prenait cette même semaine cet exemple en disant qu’ACI 2000, il y’a quelques années était une forêt. Les années 90, la périphérie bamakoise repoussée dans les frontières des régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso, Bamako dévêtue de son apparat vert arborait la capitale d’une chaîne verte. Aujourd’hui nous pleurons notre sort comme des orphelins. Sommes-nous des orphelins du réchauffement climatique ? Non ! Nous en sommes des acteurs.
Ma solution à moi, c’est ce que Papa et Maman bien que fonctionnaires ont commencé, planter chez eux, des arbres qui grandissent avec leurs enfants, qu’ils ont fait entretenir par la relève. C’est aussi cela le legs. Beaucoup de mes amis me traitent de Bobo parisienne à sensibilité écolo. J’assume toutes ses images, mais je pense que cette sensibilité écologique à été cultivée par des enfants du territoire dont l’enfance se passa à l’ombre des grands géants que leurs ancêtres plantèrent. Je me rappelle de cette indignation de mon oncle Samba Niaré qui avec Papa nous prévenaient de l’avancée du désert. Jeunes fonctionnaires du Sud ils furent envoyés à Gao et à Niafunke pour servir leur pays. Se sont, à mon sens les premiers militants écolos. Tonton criait son désarroi de voir la petite réserve malienne se vider sous nos yeux sans mesure de restriction. C’était au début des années 2000, en 2019 nous vivons les conséquences immédiates. Nous avons remplacé nos bâtisses plus adaptées à notre climat par l’asphalte et par manque d’ériger un modèle de construction éco-citoyen et éco-responsable. Nous crions que nous fûmes… Et si on pouvait être pour seulement dans les actes.
Ma solution en tant que citoyenne, est de vous proposer que chaque malien chez lui, initie l’arbre de vie. Mon arbre de vie, c’est celui que je plante enfant, puis en prend soin, grandir avec.
Je ne vous ai jamais parlé de Ladji mon petit frère, mon presque frère jumeau. Son arbre de vie existe toujours dans cette maison que nous habitâmes, Ladji n’est plus depuis quelques années mais son arbre de vie tient toujours. Pendant plus de dix ans j’ai pensé à lui et à son arbre. Qu’il ne soit plus le jour que j’irai le voir, fut une angoisse.
L’arbre de vie sera cet emprunt que nous laisserons sur terre, un cadeau fait à notre mère nourricière, la Terre. Que chacun plante son arbre de vie à la maison devant sa concession. Que chaque enfant reçu dans son foyer, nous récompensions la terre, le ciel, Dieu de nous l’avoir gratifié de sa naissance. Nous reboiserons le Mali en un clin d’oeil.
Pour mon petit Papa et ma petite maman, je planterai leurs arbres de vie, et leurs tontons et tanties et je pense qu’à nous seuls on aura donné aux ancêtres de quoi décolérer un peu. Si nous multiplions cela par des milliers de familles.Et surtout n’oublions pas d’arroser… L’arbre c’est l’eau et l’eau c’est la vie.
Nos ancêtres sont fâchés, notre planète en colère, notre terre mère en désolation. Plantons ! Plantons la vie !
Dia Djelimady Sacko
