Mois de ramadan La vente de glace, une activité rentable

La glace est une denrée rare dans un pays où les délestages sont fréquents et la canicule bat son plein. Elle est précieuse surtout en ce mois béni de Ramadan, qui coïncide avec la période des pics de chaleur.

Depuis mi-mars, une forte chaleur s’abat sur le Mali, la température étant généralement au- dessus des 40 degrés. Si les vieux et les petits enfants souffrent particulièrement de cette chaleur, les vendeurs de glace sautent de joie car ils gagnent de l’argent. Les revendeurs détaillants de glace passent d’une maison à l’autre pour s’approvisionner. La vente de glaces est l’activité principale de Awa. Cette dame s’approvisionne au camp II de Darsalam. Elle constate que la demande en glace augmente pendant le Ramadan et pour cause, selon elle, un grand nombre de personne rompt le jeûne avec de l’eau fraîche. Ses fournisseurs dans le camp cèdent trois sachets de glace à 200 Fcfa et la bouteille de 1 litre congelée à 125 Fcfa. «Je revends le sachet à 200 Fcfa, le bidon à 300 Fcfa. Je peux vendre 100 à 500 unités de glace par jour quand il fait très chaud,», dit-elle. Grâce à ce commerce, Awa a acheté une parcelle de terrain à usage d’habitation. En cette période de forte chaleur, la glace est devenue un produit d’une importance capitale. Sa vente n’est certes pas le seul moyen pour se faire de l’argent pendant cette canicule mais, la glace est plus bénéfique car elle est plus sollicitée. La glace peut être utilisée pour rafraichir de l’eau, pour les boissons et pour la conservation des aliments.
Dans les rues où on vent de la glace, la même expression accueille tout visiteur: « glaci wa ?», interrogent les vendeuses pour proposer leur marchandise, notamment sur les trente mètres de Garantiguibougou, vers Nimancorocourani. Ce sont des femmes, assises aux bords des routes goudronnées avec des glacières ou des sacs dans des seaux en plastiques pleins de glaces. Toujours prêtes, elles s’activent avec des sachets noirs et courent parfois vers la clientèle. Le ramadan a débuté au Mali le dimanche 5 mai 2019, il coïncide avec une période de forte chaleur. Les musulmans pratiquant le jeûne de l’aube au coucher du soleil, cependant, ils sont invités à respecter quelques recommandations pour réduire au maximum les risques liés à la santé. Les journées étant plus longues et plus chaudes en cette saison estivale, chacun doit, avant tout, impérativement s’hydrater et s’alimenter correctement au cours de la période de rupture du jeûne. L’hydratation doit être le mot d’ordre de cette période de ramadan. Dès la rupture du jeûne, les fidèles doivent boire en grande quantité. Durant trente jours, les fidèles musulmans s’abstiennent de boire et de manger jusqu’au coucher du soleil. Les conditions d’un jeûne sain passent d’abord par une bonne santé (absence de maladie comme le diabète mal équilibré, ulcère gastrique sévère, calcul rénal absence de grossesse et d’allaitement maternel etc). A Bamako et dans toutes les villes et villages du pays, la canicule rend le début du ramadan très difficile. Certains préfèrent quitter le pays. D’autres développent des astuces pour supporter la chaleur. Comme élire domicile sur les berges du fleuves Niger ou ceux qui ont la chance de travailler dans des bureaux climatisés, s’enferment jusqu’à l’approche de la rupture. Cette période caniculaire qui coïncide avec le ramadan est une dure épreuve pour des milliers de fidèles musulmans maliens appelés à s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil pendant un mois.
Mais selon El Moctar Maiga, un prêcheur : « même si jeûner est une obligation religieuse, l’Islam n’interdit pas à un fidèle musulman de s’abstenir en cas de difficulté ou d’incapacité ». C’est pourquoi, il demande aux fidèles musulmans d’éviter des comportements à risque en cette période. Face à cette forte canicule d’une rare intensité, certains fidèles musulmans ont préféré prendre des congés pour aller passer le mois de ramadan en Europe ou dans les pays côtiers d’Afrique ou il fait frais.
Mahamadou YATTARA