22 Septembre : La communauté arabe du Mali, à l’instar des autres qui sont dans le grand nord, s’est réunie pour discuter de plusieurs sujets dont le retour de nos compatriotes de Libye…
Mohamed Ould Mohamed Idriss : En tant que citoyens de ce pays, en tant que communauté du Mali, nous sommes interpelés par cette question. Nous partageons avec nos frères touaregs, sonrhaï, peulhs, cette vaste zone du Mali. C’est une raison de plus pour que nous nous intéressions à ce qui se passent chez eux, chez nous. C’est donc bien que nous-nous retrouvions, entre nous Arabes, pour aider nos concitoyens et surtout assister notre pays. La situation qui se présente actuellement ne peut pas être gérée par l’Etat, lui seul, ou par une seule communauté. Nous devons tous nous donner la main pour trouver des solutions durables qui arrangent tout le monde. Il faut surtout que le Mali redouble d’ardeurs pour parvenir à un aboutissement rapide des négociations en cours. Nous soutenons à fond tous les efforts du Président de la République qui, d’ailleurs, a toujours prôné le message de paix et de cohésion sociale.
Y a-t-il des Arabes parmi les ex-combattants venus de Libye ?
A ma connaissance, il n’y a pas d’Arabes parmi les gens qui sont revenus de Libye. Surtout ceux qui sont revenus avec des véhicules et des armes. Même si cela existe, de telles informations ne nous sont pas encore parvenues.
Plusieurs cadres du Nord ont préconisé une réinsertion rapide des Maliens venus de Libye dans la vie active au risque qu’ils prennent un autre chemin…
Je crois que si cela est possible, il urge de passer à l’action. A mon avis, il n’y a pas une autre alternative. Si le Mali veut avoir toutes les compétences, tout l’arsenal, toutes les sommes d’argent qu’ils ont ramenées, je crois qu’il ne faut plus attendre. Il ne faut plus s’éterniser sur des rencontres, des missions, des pourparlers. Cela ne mène à rien. Il faut aller à l’essentiel. Des propositions concrètes et des actions directes.
Un autre sujet défraie aujourd’hui la chronique dans notre septentrion, à savoir la demande de l’indépendance par le Mouvement National de Libération de l’Azawad. Quelle est votre position sur la question ?
Je crois que ce n’est pas une quelconque demande d’indépendance ou une indépendance qui va régler les problèmes que nous avons au Nord. Il faut chercher à plus développer les zones enclavées. Mêmes les Etats se mettent aujourd’hui ensemble et crée des zones d’échanges pour se développer. Comment peut-on, dans un pays, de surcroit pauvre comme le Mali, vouloir l’autonomie de quelques régions ? Cela ne mène nulle part. A mon avis, il faut tout faire pour sauvegarder l’unité nationale. Et tout ce qui peut être fait dans ce sens est la meilleure des choses qu’on puisse faire. Même la majorité des Arabes est d’accord qu’il faut une véritable dynamique en matière de développement au Nord, elle croit fermement que rien ne peut se faire sans l’unité nationale.
Qu’entendez-vous par «une véritable dynamique en matière de développement» ?
En réalité, le gouvernement du Mali est déjà sur la dynamique. Je citerai des actions comme le pont de Wabaria, le barrage de Taoussa, la route Gao-Niamey. Tout cela est encourageant. Mais il faut faire plus, par exemple, dans le domaine de l’emploi. Si les jeunes sont désœuvrés, ils vont se livrer à des actes qui nuisent à la sécurité même des régions. Pour les femmes, il en est de même.
Propos recueillis par Paul Mben, envoyé spécial
Le 22 Septembre 21/11/2011