La violence, c’est d’abord le policier au coin de la rue qui ne te dit pas bonjour avant de prendre ta pièce et aller à 100 mètres s’asseoir sans te piper un mot, attend que tu traverses le boulevard pour lui glisser un billet.
La violence, c’est ce villageois qui a émigré et se retrouve à pousser une tonne de marchandises avec son pousse-pousse à 40 degrés à l’ombre, pendant que les Toyota V8 le klaxonnent, lui déniant tout droit d’usage de la voie publique.
La violence, c’est cet administrateur qui fait revenir, 6 à 7 fois, une mère de famille à la mairie pour la délivrance de l’acte de naissance de son 12ème enfant.
La violence, c’est ce mari qui fait ses douze enfants à sa femme, avant ses 30 ans et, par-dessus tout, lui impose une voire plusieurs coépouses par la suite, quand elle n’est pas répudiée sans motif et sans assistance.
La violence, ce sont ces 12 enfants qui se retrouvent au feu rouge quémandant la pitance et auxquels on jette des pièces de 100 F CFA pour avoir juste bonne conscience, sans jamais se demander si et pourquoi leur place se trouve ici.
La violence, c’est l’un de ces 12 enfants qui se fait renverser par une voiture, mais comme c’est un enfant sans relation, il n’y a ni constat de police ni évacuation médicale.
La violence, c’est quand bien même une bonne âme le ramasse à la va-vite pour l’hôpital, une fois sur place, son insolvabilité le dirige directement vers la morgue.
La violence, c’est ce cultivateur, dont la terre ancestrale a été vendue à un haut fonctionnaire, avec un titre foncier en bonne et due forme, qu’il lui agite sous le nez pour le narguer, sous le regard complaisant et complice du juge.
La violence, c’est ce compatriote qui est votre voisin, mais que vous regardez et confinez dans sa communauté par votre seul regard, comme sil était étranger.
La violence, c’est ces » bonnes », venues de leurs villages, qui ne dorment pas tant que Monsieur et Madame, avec leurs chérubins, ne se sont pas couchés et se réveillent pour leur chauffer l’eau du bain, avant le chant du coq, pour un salaire misérable.
La violence, ce sont ces femmes de fonctionnaires qui jettent des tonnes d’argent dans les mariages à la face de leurs sœurs, dont les maris ne sont pas en position de détournement de deniers publics.
La violence, ce sont ces expatriés et experts, qui dépensent en une soirée, entre bars et restaurants, le PIB annuel d’un village entier, qu’ils sont censés »développer ».
La violence, ce sont ces pauvres misérables des campagnes, qui se réveillent un jour, ennemis à mort et se trucident sans jamais savoir pourquoi.
La violence, ce sont ces jeunes, qui rêvent d’une vie honnête et d’un emploi auxquels les entreprises High Tech ne fournissent que la 4G et les forums WhatsApp et autres pages humoristiques pour tuer le temps et se désinformer.
La violence, c’est des mots censés être des mises au point mais oh combien vulgaires prononcés à la face du peuple par des politiciens mal élus.
La violence, c’est la combinaison de toutes ces violences qui produisent la Grande Violence.
La violence, c’est quand on ne fait plus de distinction entre la violence basée sur une colère légitime et la violence illégitime sous le prétexte qu’elle soit légale.
La violence, c’est toi, c’est moi, c’est nous tous et personne d’autre.
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La violence, c’est de ne pas faire lire ce texte par des milliers de gens, afin qu’ils prennent conscience de leur responsabilité personnelle, parce que simplement ne pas le faire ne porte pas à conséquence.
Wandey AG AHMED
Hamada-Wandey Ansar