Ayant réuni des délégués venus de l’ensemble des 8 régions et de l’extérieur du pays, ce congrès a été l’occasion pour l’ancien Directeur de cabinet du Président ATT de se prononcer sur la lutte accrue que les nouvelles autorités ont promis d’engager contre la corruption.
Ainsi, pour cet Inspecteur général de police, la répression, certes utile, ne suffira pas. La corruption est structurelle et seul un travail de fond et de longue haleine pourra l’extirper. Selon lui, «les appels à la tolérance zéro ne suffiront pas et risquent fort de décevoir», et il a invité son aîné IBK à tout mettre en œuvre pour préserver la forme laïque et républicaine du Mali.
«La neutralité politique de l’armée, de l’administration, de la religion, est un trésor sur lequel nous devons veiller comme sur la prunelle de nos yeux. L’armée nous protège tous. L’administration nous sert tous. La foi nous réunit presque tous. Ne les mêlons pas à nos légitimes différends politiques» précisera l’ancien premier Ministre.
Et Modibo Sidibé d’ajouter «je fais crédit à notre Président de sa capacité à rétablir une armée républicaine, à maintenir une République laïque, à développer un service public équitable. J’y contribuerai autant qu’il me sera possible, mais je m’opposerai à toutes les compromissions susceptibles d’entrainer notre pays dans les divisions qu’on voit déchirer plusieurs pays du continent».
Ce congrès, qui a été l’occasion pour les FARE de clarifier leur appartenance à une opposition républicaine et constructive, a été mis à profit par la Présidente du Secrétariat exécutif transitoire des FARE, Mme Traoré Oumou Traoré, pour appeler les militants à l’apaisement et à la tolérance, à quelque niveau de responsabilité qu’ils soient. «Les meilleures sociétés se construisent toujours dans la contradiction» a-t-elle lancé.
Signalons enfin qu’à ce congrès ordinaire, le Président sortant des FARE, Alou Kéïta et ses partisans n’ont pas pris part. Ils avaient même annoncé dans un communiqué de presse que ce congrès n’était pas celui des FARE, avant d’inviter les responsables du parti à rester mobilisés et vigilants.
Malgré tout, l’autre tendance, celle de l’ancien Premier Ministre Modibo Sidibé, a tenu le congrès au nom des FARE. Au moment où nous mettions sous presse, nous apprenions même que Modibo Sidibé, candidat malheureux à la présidentielle de 2013, avait été élu à la présidence du parti. Nous y reviendrons.
Reste à savoir si la suite des évènements ne nous conduira pas à un procès politico-juridique pour le contrôle et la légitimité du parti. Tout le monde sait que les FARE ont été créées pour porter les ambitions personnelles de Modibo Sidibé. On peut donc affirmer que c’est son parti.
Cependant, il n’aurait pas respecté les textes du même parti, en se comportant comme un dictateur qui en imposait aux autres. En clair, le parti de Modibo Sidibé semble ne pas obéir à un fonctionnement démocratique. Il serait donc parti donc pour vite mourir? Wait and see. A suivre
Yaya Samaké
Le 22 Septembre 2014-03-17 19:42:31