Modibo Sidibé «La majorité a intérêt à s’organiser pour répliquer à l’opposition avec la manière…»

C’est dans la matinée que la délégation du Secrétariat exécutif national des Fare, conduite par le président Modibo Sidibé, a échangé avec les militants de la Commune III au Carrefour des jeunes. Et dans l’après-midi, c’était le tour de la section Fare de la  Commune VI d’accueillir la délégation à la Cité des enfants. Toutes ces deux sections ont réussi le pari de la mobilisation. Et Modibo Sidibé et sa délégation ont été accueillis en grande pompe.

Le Secrétaire général adjoint de la Section de la Commune III, Arouna Traoré, a, d’entrée de jeu, relevé les difficultés du parti dans sa localité. Selon lui, la section III est confrontée à un manque de ressources humaines et à une panne de croissance. «Si nous avions de la croissance, nous aurions des militants engagés. Sans une croissante plus forte, c’est difficile. Cette croissance ne se décrète pas ; elle est un travail de tous les jours et nous avons besoin de ressources humaines dans nos associations, organisations et clubs de soutien», a-t-il déclaré.

Quant au Secrétaire politique de la section III, Badié Koné, il a dressé la situation du parti dans sa Commune sur l’échiquier politique de la Commune III. Selon lui, de la création du parti, le 3 mars 2012, les militants n’ont ménagé aucun effort pour mettre en place les structures de base dans les différents quartiers. Il a indiqué qu’à ce jour, le parti est installé réellement dans 9 quartiers sur 23. À en croire Badié Koné, les Fare  section de la Commune III ont participé aux élections présidentielle et législatives 2013 et ont occupé la 4ème place au premier tour de l’élection présidentielle et accompagné l’Urd au second tour, conformément aux directives du parti.

En Commune VI, le Secrétaire général adjoint, Bakary Traoré, a déclaré : «Nous disons que la récréation est terminée et que nous devons circonscrire les divergences en vue des échéances à venir pour le développement de la Commune VI. Nous vous assurons ici solennellement de notre loyauté à vous servir sincèrement et à défendre la cause des Fare partout».

Dans son intervention, Modibo Sidibé a tenu les mêmes propos en  Communes III et VI. Il est revenu sur les questions relatives à la vie du parti, la restitution des conclusions du 1er congrès ordinaire et les conclusions du Conseil supérieur de l’agriculture.  
Par rapport à la question relative au groupe parlementaire Fare-Sadi, le président Sidibé a déclaré : «Nous avons souhaité qu’il soit mis fin au groupe parlementaire Fare-Sadi. Nous avons dit que ceux qui se ressemblent, s’assemblent et ceux qui ne se ressemblent pas, ne peuvent pas s’assembler. Ce serait de l’imposture et cette imposture, nous ne la voulons pas. Nous avons été très clairs. Si Fare-Sadi, dans son règlement intérieur, prévoit que la dénomination concerne les députés des Fare et du Sadi. Pour les Fare, les 5 députés ont démissionné et il n’y a plus de députés Fare au groupe parlementaire Fare-Sadi. Donc, il n’y a plus de groupe parlementaire Fare-Sadi».

Selon Modibo Sidibé, il aurait été bien de la part de l’Assemblée nationale de dire simplement oui, nous avons été informé que le groupe parlementaire Fare-Sadi qui est dans la majorité, n’existe pas, car les Fare ont décidé d’aller à l’opposition et qu’en attendant qu’on trouve une autre dénomination, nous sommes obligés d’appeler Fare-Sadi et que les gens comprennent que ce groupe est en mutation . Mais, cela n’a pas été fait. Donc, les Fare sont dans l’opposition. «Et l’opposition, ce ne sont pas les menaces personnelles, ce ne sont pas les attaques qui lui feront peur. La majorité a intérêt à s’organiser pour répliquer à l’opposition avec la manière, argument contre argument», a-t-il ajouté.

À en croire le président des Fare, son parti, pendant toute la campagne, n’a jamais été préoccupé par des questions de personnes. Il respecte les Maliens qui proposent des projets pour leurs concitoyens.  «On discute du projet, du programme, mais on ne discute pas des personnes. Nous ne devons prévaloir que la République et la démocratie. Ce sont elles qui  sauvent le Mali. Nous devons promouvoir notre fraternité,  notre solidarité et notre cohésion nationale. Toutes choses qui nous ont manqué et à ces valeurs, nous devons ajouter la fraternité républicaine. Cette fraternité républicaine doit reposer sur l’appartenance à une Nation unie où les citoyens ont les mêmes droits, les mêmes obligations. C’est pour cela que j’insiste, que le parti qui se dit pro-putschiste, le parti qui soutient le putsch ne peut pas être en alliance avec un parti comme les Fares», a martelé Modibo Sidibé.

Encore une fois de plus, M. Sidibé a expliqué que le choix du parti de ne pas voter la Déclaration de politique générale du gouvernement. «Nous avons attendu la Déclaration de politique générale du gouvernement. Les Fare ne l’ont pas votée, parce que nous nous sommes interrogés si nous étions face à une Déclaration de politique générale ou si nous étions face à un programme de gouvernance. Ça ne répondait ni à l’un, ni à l’autre. C’est un exercice très détaillé, mais ça ne correspondait pas à l’un ou à l’autre», a indiqué le président des Fare.

Il a par ailleurs expliqué aux militants le choix de l’idéologie politique des Fare qui est la Social-démocratie.  Avant de demander aux sections III et VI de mettre rapidement des comités, des sous-sections dans les différents quartiers afin de préparer les élections municipales à venir.

Diango COULIBALY

Le Reporter 2014-05-13 23:46:44