Deux Palestiniens ont succombé à leurs blessures après avoir été atteints par des tirs de soldats israéliens dans le cadre du mouvement de protestation le long de la frontière, a annoncé lundi le ministère de la Santé dans la bande de Gaza.
Ces décès portent à 40 le nombre de Palestiniens tués depuis le début, le 30 mars, du mouvement de protestation appelé la « Marche du retour », selon un décompte de l’AFP à partir des informations fournies par les autorités sanitaires gazaouies.
La très grande majorité ont été tués par des tirs de soldats postés sur la barrière de sécurité entre Israël et la bande de Gaza. Quelques-uns sont morts dans des frappes de l’artillerie ou de l’aviation israélienne.
Abdullah Chamali, âgé de 20 ans, est mort après avoir été grièvement blessé au ventre vendredi lors d’affrontements entre manifestants et soldats israéliens, a indiqué le ministère de la Santé gazaoui. Les violences ce jour-là ont donc fait cinq morts palestiniens, dont un adolescent de 15 ans.
Tahrir Wahada, 18 ans, avait quant à lui été blessé par balle à la tête le 6 avril à l’est de Khan Younès, dans le sud du territoire, a dit le ministère.
Des centaines de Palestiniens ont été blessés, par balle ou par inhalation de gaz, selon les secours.
Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars auprès de la frontière, revendiquant le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël en 1948.
Il s’agit aussi de dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël pour contenir le mouvement islamiste Hamas qui dirige le territoire et auquel il a livré trois guerres depuis 2008.
Certains Palestiniens se détachent du gros des manifestants pour lancer des pierres ou des engins incendiaires sur les soldats, faire rouler vers eux des pneus enflammés ou essayer de forcer le barrage de barbelés placé en amont de la barrière.
L’utilisation de balles réelles par les soldats israéliens au cours des manifestations a fait l’objet de critiques d’organisations de défense des droits de l’Homme, et suscité des demandes d’enquêtes indépendantes de la part de l’ONU et de l’UE.
L’armée dit n’ouvrir le feu que lorsque c’est nécessaire, pour protéger ses soldats ou la barrière de sécurité. Aucun blessé n’a été signalé dans ses rangs.
(©AFP / 23 avril 2018 10h09)