Directoire de la plateforme AN TÊ, À BANA : Non à la révision constitutionnelle
Après le succès que sa marche pacifique a engrangé le 17 juin dernier, la Plateforme, « An tè Abana » ou encore « Touche pas à ma constitution », dirigée par Sy Kadiatou Sow, a animée une conférence de presse, hier mercredi, à la Pyramide du souvenir, pour faire la restitution de cette manifestation et annoncer les actions à mener dans le futur. Elle avait à ses côtés, le brillant constitutionnaliste, Bréhima Fomba et le vice-président de la Plateforme, An Tè Abana, l’Honorable Amadou Thiam.
D’emblée, Mme Sy Kadiatou Sow a affirmé que ce fut « une marche gigantesque, du jamais vu à Bamako, historique par son ampleur et par la ferveur des manifestants ». C’est pourquoi, elle a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à ce succès éclatant. Forte de ce succès, la plateforme envisage de mener d’autres actions de mobilisation contre la tenue de ce référendum, à partir du 27 juin prochain. En effet, elle prévoit la tenue de deux meetings par communes dans le District de Bamako et l’organisation le 1er juillet des marches synchronisées à Bamako, à l’intérieur du pays et à l’extérieur du pays où, selon Mme Sy, nos compatriotes de la diaspora sont en train de s’organiser pour rentrer dans la danse. Selon elle, si la situation n’évolue pas, la plateforme compte remettre cela le 8 juillet où une autre grande marche est prévue par les animateurs de la plateforme « An Tè Abana ». La présidente de la plateforme a aussi à la presse que son mouvement a adressé une lettre au Président de la République, le mardi 20 juin, lui demandant d’abandonner l’organisation du référendum du 9 juillet prochain. C’est la raison pour laquelle, elle a regretté que le locataire de Koulouba, le soir même où cette lettre a été envoyée, s’est livré « à un spectacle affligeant » devant les caméras de l’ORTM. «Le Président était contrarié, très en colère devant les invités de marque, au cours d’une cérémonie très solennelle. Je crois que nous sommes habitués à ces genres de scènes au Mali. Ceux qui sont en face ne sont pas des enfants qu’un doigt agité peut intimider. Ce sont des hommes et des femmes très courageux. La plateforme est un mouvement en marche. Nous sommes en ordre de marche », a-t-elle déclaré. Avant de lancer un appel à dire non à toute consultation référendaire. « Qu’ils soient du nord ou au sud, de l’est ou de l’ouest, tous les Maliens sont sujet des mêmes droits et des mêmes obligations. Nous devons défendre les acquis républicains et démocratiques », a-t-elle indiqué.
S’agissant des slogans véhiculés lors de la marche, notamment « IBK Antifè, carton rouge à IBK », Mme Sy Kadidatou Sow a été on ne peut plus claire : « nous ne sommes des putschistes, nous irons jusqu’au bout. Mais nous ne souhaitons pas le départ du Président. Nous voulons qu’il écoute son peuple et nous ne sommes pas une infime partie de ce peuple », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle est convaincue que la loi de révision votée par l’Assemblée nationale sera retirée. « S’il veut reculer pour mieux sauter, nous sauterons plus loin du lui », a-t-elle averti. Selon elle, tant que le contexte n’a pas changé, ils resteront mobiliser contre le référendum.
Pour sa part, le constitutionnaliste, Bréhima Fomba, a indiqué que le Senat ne saurait justifier la révision constitutionnelle pour permettre la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation. A l’en croire, le Senat était déjà prévu dans le projet de révision de 2011. «Dire cela, c’est une injure au peuple malien », a-t-il déclaré.
Youssouf Bamey