Pour son 5ième numéro, l’émission Dialogue des générations de la Maison de la Presse, recevait Mme Mariko Fadima Siby, ancienne directrice adjointe de la Société Malilait. Ingénieur en technologie alimentaire, Madame Mariko qui est aujourd’hui promotrice de l’Unité de transformation et de conditionnement des denrées alimentaires (UCODAL) invite l’Etat à revoir sa politique d’industrialisation et surtout l’aspect électricité avec sa cherté qui détruit les unités industrielles.
L’ancienne directrice adjointe de la Société Malilait et actuelle promotrice de l’UCODAL a, après avoir expliquée ses 15 années d’expérience dans la fonction publique, indiqué qu’elle avait toujours rêvé de créer sa propre entreprise. Sa société, UCODAL, créée en 1986 n’a commencé à fonctionner qu’en 1988. Au départ, dit-elle, la principale activité de l’unité était la transformation et le conditionnement des condiments comme les pâtes d’arachide, le « soumbala », le gombo, les poissons et les oignons séchés. Mais la demande croissante a incité la promotrice à ajouter la transformation des céréales principalement le fonio en précuit et le mil.
L’unité produisait également les farines enrichies destinées surtout aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants. Ainsi, l’Unité transformait les céréales en bouillie et couscous séchés qui ensuite étaient mis en sachets sur le marché. De nos jours, souligne-t-elle, l’UCODAL a abandonné la production de condiments qu’elle ne fait plus que sur commande. Pour la distribution de ses produits, elle indique avoir choisi quelques Supermarchés et Alimentations à travers le District de Bamako.
Comme difficultés rencontrées avec son Unité de transformation et de conditionnement des denrées alimentaires, Mme Mariko Fadima Siby évoque la concurrence déloyale créée par l’État qui ne contraint pas toutes celles qui exercent les mêmes activités à appliquer la TVA sur leurs produits. Elle ajoute aussi l’accès au crédit bancaire et le coût élevé de l’électricité qui constituent autant de difficultés. Compte tenue de la cherté de l’électricité au Mali, la promotrice de l’UCODAL indique utiliser, si nécessaire, pour le fonctionnement de son entreprise des groupes électrogènes et des panneaux solaires.
L’invité du 5ième numéro de Dialogues de générations va plus loin en déclarant que, «c’est l’électricité, avec surtout son coût élevé qui est à la base de la destruction de nos entreprises». Mme Mariko invite l’Etat à revoir sa politique d’industrialisation en optant soit pour les PME ou les PMI. Elle a dénoncé le fait que les plus hautes autorités du pays ne se déplacent que pour l’inauguration des sociétés financées à plusieurs milliards de nos francs et qui ferment porte quelques mois après et non pour des unités qui transforment nos produits locaux et employant la main d’œuvre locale.
Pour conclure, elle appelle la jeune génération à plus de persévérance et d’initiatives pour aller de l’avant. Car, dit-elle, aujourd’hui, il y a des structures et de fonds d’appui aux jeunes pour les aider à faire quelque chose.
Notons enfin qu’après l’obtention du Baccalauréat en série sciences biologiques (SB) en 1969, Mme Siby a effectué ses études supérieures dans une université allemande plus précisément, l’université de Humboldt de Berlin. Des études supérieures couronnées par un diplôme d’ingénieur en sciences de la nutrition et en technologie alimentaire en 1974. De retour au bercail la même année, Mme Mariko Fadima Siby est recrutée à Malilait.
Une entreprise au sein de laquelle elle sera successivement cheffe de laboratoire, chargée du contrôle qualité et mise au point de nouveaux produits, directrice technique et directrice adjointe. C’est en qualité de directrice ajointe qu’elle quitte définitivement la société Malilait pour se consacrer à sa propre entreprise dénommée : Unité de transformation et de conditionnement des denrées alimentaires (UCODAL). Ses idées en termes d’industrialisation sont susceptibles d’aider les décideurs africains pour l’émergence du Continent.
Dieudonné Tembely
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