La présidente de l’Association pour la Promotion et la Défense des Femmes, Mme Fatoumata Siré Diakité, était la troisième personnalité invitée de l’émission « Dialogue de génération », une initiative de la Maison de la Presse. C’était le samedi 5 décembre dernier. Elle a parlé de ses parcours scolaire et professionnel, et dit être toujours surveillée par la Sécurité d’Etat.
Première femme au « Dialogue de Génération », Mme Diakité est la troisième personnalité à être invitée à l’émission, laquelle sert de tribune où les anciennes générations éclairent la jeunesse sur leurs parcours afin que celle-ci puisse s’en inspirer.
Mme Diakité a d’entrée de jeu précisé que c’est l’éducation familiale et ce que ses parents ont voulu qu’elle soit, qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi dira-t-elle que tout ce qu’un homme deviendra commence d’abord par la maison, par la famille.
La présidente de l’APDF expliquera qu’après ses études fondamentales à Kati et celles secondaires au Lycée Bah Aminata Diallo où elle a décroché son baccalauréat, elle a opté pour l’Ecole Normale Supérieure (Ensup) où elle sort nantie d’une maitrise en Anglais. Alors commença-t-il sa carrière professionnelle en enseignement secondaire, l’ayant conduite à sillonner plusieurs lycées du Mali, particulièrement le Lycée Prospère Camara où sa nomination au poste du secrétaire générale du Syndicat National de l’Education et de la Culture, est devenue source d’arrestations et d’intimidation de la police répressive de l’ex-majesté Moussa Traoré dont de la Sécurité d’Etat ne cesse de se mettre à ses trousses. « J’ai été la victime de Moussa Traoré, j’ai été maltraitée. Actuellement, je suis surveillée », a-t-elle dit. Continuant à affirmer avoir été arrêtée pendant la transition, dans le cadre du FDR contre le coup d’Etat d’un certain 22 mars 2012, qui a saboté les acquis de la démocratie. Elle dit « être toujours surveillée même de nos jours ».
Mme Diakité a expliqué que la lutte syndicale qu’elle mène s’inscrit dans le combat pour les libertés, la justice et l’éclosion démocratique. Elle ajoutera qu’au-delà de ce combat qu’elle s’est assigné, elle fait partie des animateurs du mouvement démocratique de 1991, ce qui lui a permis de bénéficier de cartes de CNID et d’Adéma associations pour bien mener des marches de protestation et de dénonciation. Elle a auparavant clamé qu’elle est toujours là quand il s’agit du combat pour la vérité, la justice, sources de la création de l’APDF pour la liberté et la promotion des femmes.
A l’en croire, les débuts de son association ne lui ont pas été faciles car plusieurs fois victime d’attaquée des individus dans les mosquées et d’accidents mortels. « Les hommes n’aiment pas que les femmes ouvrent les yeux. Certains d’entre eux perçoivent la lutte pour la promotion de la femme comme une manière pour les femmes de prendre leurs places. Non, nous ne visons pas la place de personne. Nous voulons assumer nos responsabilités en tant que citoyennes », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que l’APDF est une association apolitique et que lorsqu’un parti politique ne la voit pas avec lui, il pense que vous êtes contre lui. « Je ne suis pas une menace pour personne ; si ce que je dénonce touche quelqu’un, il y a de quoi me mettre sous surveillance ».
Relativement à l’adoption de la loi sur le genre (promotion de la femme dans les instances décisionnelles) votée tout récemment à l’Assemblée Nationale, Mme Diakité a affirmé : « On aurait souhaité avoir plus, mais c’est un début. Nous ne devons pas cracher là-dessus. Nous allons nous en contenter des 30%, mais nous ne sommes pas satisfaites. Les femmes sénégalaises ne méritent pas mieux que nous, mais au Sénégal, c’est la parité ». Elle saisi l’occasion pour saluer cet acte du président de la République, de la ministre de la Promotion de la femme, ainsi que les députés.
Pour terminer, elle a fait savoir à ses sœurs que la lutte ne doit pas être pour des fins personnelles, plutôt elle doit se mener pour le bien être de toute la gente féminine. Elle a dénoncé le fait que les politiques lui arrachent les femmes qu’elle prépare pour sa relève, amis tout en appelant celles-ci à ne pas oublier les associations dont elles sont issues.
Du côté des parents, Mme Diakité invite ceux-ci à faire bénéficier les garçons et les filles d’éducation équitable, sans discrimination.
Dieumerci C
Source :Soft Hebdo