Mme Dembélé Oulématou Sow, nouvelle présidente de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO), a tenu, lundi 5 mars 2018, au siège de la CAFO (à Bamako Coura Bolibana), un point de presse, pour annoncer à l’opinion nationale et internationale sa prise de fonction après le verdict du tribunal de la Grande instance de la Commune III du District de Bamako rendu en sa faveur le 23 février 2018, portant sur l’annulation de résolution d’assemblée générale. C’était l’affaire Cafo, représentée par Kéita Fatoumata Sissoko contre Dembélé Oulématou Sow.
Malheureusement, malgré la décision rendue par le tribunal, les plaies qu’à provoquer cette crise au sein de la Cafo, semblent loin d’être cicatrisées. Car, le camp perdant c’est-à-dire, celui de Kéita Fatoumata Sissoko, ne semble pas digérer sa défaite. Au moment où Dembélé Oulematou Sow s’apprêtait à annoncer sa prise de fonction à l’opinion, les vaincues du procès ont fait un vacarme énorme avec des cailloux, des bouts de bois, des tasses… Le Kéita Fatoumata Sissoko a tout fait pour empêcher le bon déroulement du point de presse. A peine on s’entendait dans la cour de la CAFO. «Nous sommes dans l’enceinte de la Cafo. Et vous voyez je suis avec beaucoup de membres du nouveau bureau de la Cafo. En fait, la Cafo depuis 1998 est dirigée par Oumou Touré. Donc, ça fait vingt ans aujourd’hui qu’on est dans cette situation. Les femmes ont réclamé le changement bien avant aujourd’hui. Dieu faisant bien les choses, on est parti au tribunal et on a gagné le procès. Et l’assemblée nationale extraordinaire de la Cafo a été reconnue par les juges du Mali. C’est le lieu de saluer la justice malienne pour avoir dit le droit. Nous sommes dans l’enceinte de la Cafo aujourd’hui, car nous sommes le bureau élu, nous voulons travailler, prendre fonction. C’est pour vous informer, en somme, de notre prise de fonction», a déclaré Mme Dembélé Oulématou Sow. Mais comme vous le constater, dit-elle, il y a trop de vacarmes pour qu’on puisse travailler. « On fait tout pour nous empêcher de travailler malgré la décision de justice… » Selon elle, la Cafo est née de la démocratie, elle est un joyau démocratique. Par conséquent, ajoute Mme Dembélé, elle doit être la première organisation à observer les principes démocratiques et la bonne gouvernance. « Ce qui n’est pas le cas avec ce qu’on voit. Les femmes, souligne-t-elle, veulent le changement aujourd’hui pour que ces principes démocratiques soient respectés. Nous, on veut appliquer les principes démocratiques. »
Par rapport à cette situation dont vous êtes les témoins oculaires, indique Mme Dembélé Oulématou Sow, nous disons que cela ne peut pas continuer et qu’il faut respecter la décision de justice. C’est pour cette raison, dit-elle, nous demandons aux plus hautes autorités de prendre leur responsabilité et d’assurer l’application du verdict qui a été dit. « Il faut que l’autorité même applique la loi. A moins que ce ne soit pas une loi qui est prise au Mali. En somme, on veut que les autorités prennent leur responsabilité pour que cet organe qui est un joyau démocratique des femmes, puisse travailler convenablement et en toute sécurité. Nous demandons aux autorités communales dont le procureur, le commissaire du deuxième arrondissement de s’assumer et de sécuriser le bureau pour qu’on puisse travailler. »
La CAFO non invitée aux festivités du 8 mars 2018
Le 8 mars sera fêtée dans quelques jours. Mais, précise Oulematou Sow, on n’a pas été convié en tant que CAFO, on n’a pas été associé à cette organisation plus inclusive, c’est une première dans l’histoire du Mali. « Les membres de la CAFO ont travaillé dans les communes, mais en tant que structures faitière. Mais les femmes du bureau élu n’ont pas été impliquées dans l’organisation du 8 mars. Comme ce jour est la fête des femmes, nous avons décidé d’organiser une conférence à la Cafo sur le thème national. » Pour que la décision de la justice soit respectée, explique Mme Dembélé Oulématou Sow, les femmes ont décidé d’aller voir le procureur. On va aller faire un sit-in à son niveau pour qu’on puisse travailler. «Soit on est un bureau élu qui a été légitiment reconnu, soit on ne l’est pas.», a-t-elle dit.
Hadama B. Fofana