Après les appels des grands de ce monde, les courriers incitatifs et les visites de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki puis de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, la diplomatie joue peut-être sa dernière carte aujourd’hui à Abidjan.
Choisis pour cette mission, les présidents béninois et cap-verdien sont connus pour leur proximité avec Laurent Gbagbo et on peut déjà imaginer le thème de leur plaidoirie : «quitte le pouvoir, tu rentreras dans l’histoire et tu épargneras à ton pays une intervention militaire inévitablement destructrice». Sur ce dernier point, le Sierra-Léonais Ernest Baï
Koroma pourrait s’avérer utile puisqu’en 1998, les soldats de l’ECOMOG n’avaient pas hésité à bombarder Freetown pour réinstaller au pouvoir un président élu et soutenu par la communauté internationale. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre Laurent Gbagbo de se retirer ?
A Abidjan, tous les diplomates l’espèrent sans y croire vraiment tant le résident du palais martèle ces derniers jours qu’il est le président élu et qu’il a le droit pour lui. « Cette mission des trois présidents, c’est de la procédure parce que les chefs d’Etat veulent toujours montrer qu’ils ont tout fait pour éviter la confrontation » explique une bonne source, avant de préciser que si une opération militaire met du temps à être montée, plusieurs pays de la région ont déjà des centaines de soldats prêts à partir pour la Côte d’Ivoire.
A Paris, une trentaine de partisans d’Alassane Ouattara ont occupé lundi l’ambassade de Cote d’Ivoire pendant une partie de la journée.
Ils disaient attendre l’arrivée du nouvel ambassadeur, nommé par le président élu pour remplacer celui en place, Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo.
Par RFI le 28/12/2010