Par décret n°2021 0282 PM-RM du 23 avril 2021, le Premier ministre, Moctar Ouane, a désigné les membres du Comité d’Orientation Stratégique sur les réformes politiques et institutionnelles.
Cette désignation est critiquée par la société civile qui dénonce sa faible réprésentivité. Par ailleurs, si des partis politiques pensent que c’est une avancée dans la transition, d’autres tels que le Bloc pour le redressement et le développement du Mali est très critique.
Il dénonce une désignation dans des conditions obscures et antidémocratiques.
Ils sont au nombre de cinquante personnes, dont dix femmes, de la classe politique et de la société civile.
Selon certaines formations politiques, la mise en place de ce Comité est en retard par rapport à la durée de la Transition. La société civile, elle, se dit faiblement représentée au sein de ce Comité.
Selon le parti Yélèma, c’est un pas en avant pour la réussite des objectifs. Mais ses responsables souhaitent que les recommandations qui seront faites lors des travaux du Comité d’Orientation Stratégique ne dorment pas dans les tiroirs.
« C’est une bonne chose car depuis le début de la Transition, les partis politiques ont insisté sur l’inclusivité dans la gestion des questions d’intérêt national », soutient Hamidou Doumbia.
Toutefois, le secrétaire politique de Yélèma prévient « que les recommandations qui vont couronner les travaux du Comité soient mises en œuvre car, au Mali, on regroupe des gens qui font des propositions pour les jeter dans les poubelles.
Donc, si les propositions sont faites dans l’intérêt supérieur du pays, je pense que c’est un cadre judicieux », a-t-il ajouté.
Cependant, le parti Convergence pour le développement du Mali (Codem) s’interroge sur les rapports que ce Comité entretiendra avec la Cellule d’appui aux élections au ministère de l’Administration territoriale.
Selon son Président Housseïni Amion Guindo, ces rapports ne sont toujours pas définis. Le président de la Codem déplore aussi la lenteur dans le processus des réformes.
« Ce Comité d’Orientation Stratégique vient quand-même retard.
Nous sommes à 8 mois depuis le début de la Transition.
S’il faut commencer maintenant à réfléchir sur les reformes, je pense que ce sera un peu difficile », déclare Housseïni Amion Guindo, président de la Codem.
Du côté de la société civile, la coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (COCEM) déplore le nombre du quota octroyé aux organisations de la société civile au sein de ce Comité.
« Nous prenons acte de la désignation des membres du Comité. Mais, nous fustigeons la faible représentativité de la société civile en son sein », martèle Drissa Traoré, président de la COCEM.
Par ailleurs, le président du Bloc pour le redressement et le développement du Mali, (BRDM), Prof.
Oumar MC Koné, dans un communiqué rendu public le 23 avril dernier, il dénonce une désignation dans des conditions obscures et antidémocratiques.
« Le Premier ministre, Moctar Ouane, vient de désigner par décret n°2021 0282 PM-RM du 23 avril 2021 les membres du Comité d’Orientation Stratégique sur les réformes politiques et institutionnelles dans des conditions obscures et antidémocratiques.
Le Bloc pour le redressement et le développement du Mali (BRDM) informe l’opinion nationale et internationale que cette démarche solitaire et de mépris total du Premier ministre à l’égard des partis politiques qui n’ont jamais été trempés dans une quelconque sale affaire et qui ont toujours participé de façon honnête et désintéressée aux travaux de réflexion sur les reformes organisés par le MATD, le ministère de la Refondation de l’État ou la primature, est un parjure à la démocratie.
En effet, cette fuite en avant du Premier ministre est en contradiction flagrante avec les aspirations profondes du peuple malien et manifeste le sabordage de la réussite de la Transition.
De façon incontestable, la procédure engagée par le Premier ministre casse l’élan de solidarité que les partis politiques et personnalités ont bien voulu apporter pour les reformes des textes, qui plus est, mal fondée et aux antipodes de la demande de la classe politique et de la société civile.
Nous rappelons que notre parti a participé à toutes les réunions organisées par la primature, le MATD et le ministère de la Refondation et a apporté sa modeste contribution à chaque fois que cela lui paraissait nécessaire.
Par conséquence, le BRDM rejette le Comité d’Orientation Stratégique et demande la démission du Premier ministre pour népotisme avéré après avoir constaté que la quasi-totalité des membres désignés du Comité d’Orientation Stratégique a participé à la gestion de l’ancien régime déchu », précise le communiqué du BRDM.
Rassemblées par Zié Coulibaly
Source: plume libre