Dans un communiqué déposé à notre rédaction, le mouvement de résistance de la société civile de Gao rejette l’installation des autorités intérimaires sans une concertation préalable de la population. Ses leaders se disent prêts à tout jusqu’ « au bout de notre action. Jusqu’à ce que l’Etat décide de nous prendre au sérieux ». Finalement tout le monde est contre le décret pris vendredi en conseil des ministres extraordinaire pour la désignation des membres des fameuses autorités puisque à la Coordination des mouvements de l’Azawad toutes tendances confondues, on exige une révision des listes.
Le mouvement de résistance de la société civile de Gao annonce que « la liste des représentants des autorités intérimaires a été constituée sans consultation préalable de la société civile de Gao et à ce titre, nous, mouvement de résistance de la société civile de Gao, rejetons avec la plus grande fermeté cette liste sélective et non consultative. Nous avons toujours réclamé qu’il faut œuvrer pour la consultation.
Le point de vue de nos populations doit être au centre de toutes les actions qui concourent à une paix durable. A cet effet, le mouvement de résistance de la société civile demande à l’Etat, à la Plateforme de reconsidérer leur position par rapport à la liste proposée pour les autorités intérimaires en prenant en compte les mouvements de résistance civils et les femmes qui n’ont pas été associés à cette liste ».
Aussi, Moussa Boureima Yoro, le président des Mouvements de résistance civils, insiste que « maintenant si l’on dit que c’est une disposition de l’Accord, alors que ces autorités intérimaires soient issues des populations autochtones et qui partagent le même destin que les populations. Il faut qu’on soit associé, que l’on soit consulté ou bien qu’on renonce à cette mesure. C’est la seule condition pour qu’on puisse accepter. Après les événements de Gao (NDRL : qui ont fait des morts en juillet dernier) , on nous a fait des promesses qui n’ont jamais été respectées.
Une chose est sûre : on est prêt comme d’habitude à aller jusqu’au bout de notre action. Jusqu’à ce que l’Etat décide de nous prendre au sérieux. Mais pour l’instant, nous sommes en consultation avec d’autres organisations de la société civile pour accorder nos violons dans la perspective où on ne serait pas écouté.»
Et Moussa Boureima Yoro rappelle qu’ «on est prêt à aller jusqu’au bout au prix de notre sang. Si on n’a pas eu peur lors de l’occupation, il n’y a pas de raison que nous ayons peur aujourd’hui. Notre combat est noble et nous sommes déterminés.»
Malgré Gao n’est pas seul à s’opposer au décret du gouvernement. La Cma dans ses divisions demande elle aussi une révision du texte. Donc, on n’est pas sorti de l’auberge. La liste des autorités intérimaires du nord avalisée par le Conseil des ministres extraordinaire du 14 octobre, suscite la colère de 4 groupes, membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA): la CPA, le CMFR2, le MSA et une partie du MNLA représentée par Bilali Bil Aziz. Selon le vice-président du MNLA, Mahamadou Djéri Maïga, le décret doit être conforme à l’Entente signée le 19 juin. « L’Etat n’a pas le droit de faire des rajouts », a-t-il insisté. Ils ont souhaité que tout soit corrigé avant la mise en place des autorités intérimaires.
Maliki Diallo
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