Le rythme de la mise en œuvre de l’accord n’est pas du goût des pays amis et partenaires techniques et financiers. Ils ont décidé de mettre la pression sur les acteurs à travers une offensive diplomatique au Mali en faveur du processus de paix, qui s’est traduite par la visite du chef des opérations de maintien de paix de l’ONU et des chefs des diplomaties française et allemande, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier. A deux semaines de l’anniversaire de la signature de l’accord, on veut bien accélérer le rythme.
Jean-Marc Ayrault a déclaré être venu avec son homologue allemand « pour montrer la détermination de la France et de l’Allemagne à soutenir ce processus de pacification et de développement qui est en cours ».
A ce message s’ajoute celui de l’Europe « dont 15 pays européens sont engagés, soit mille personnes, militaires et civils qui sont présents au Mali en plus de la force française Barkhane », a rappelé le ministre français.
Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier ont rencontré le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et le chef de la Minusma. Hier, ils ont visité des salles où sont conservés, à Bamako, les manuscrits de Tombouctou et effectué un déplacement sur Gao pour une rencontre avec les chefs et des soldats de l’opération Barkhane.
Toujours dans le cadre du « soutien en faveur du Mali dans le cadre du processus de paix », le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a effectué lui aussi une visite au Mali de vendredi à lundi. Au cours de son déplacement, le diplomate onusien a rencontré les acteurs impliqués dans l’accord de paix d’Alger pour évoquer le renouvellement du mandat de la Minusma et l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord.
Hervé Ladsous appelle les parties à « avancer sans perdre de temps » dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger.
« Nous continuons par tous les moyens dont la Minusma dispose les nouvelles unités, nouveaux matériels, pour faire en sorte qu’elle puisse être proactive sur le terrain avec les FAMa et avec Barkhane. Mais je crois que l’objectif pour nous c’est d’aider l’Etat malien à se déployer sur l’ensemble de son territoire. Je crois que cela justifie amplement que nous travaillions plus encore ensemble. Il faut avancer sur tous ces dossiers sans perdre de temps. L’entrée en vigueur du code des collectivités territoriales, l’installation d’autorités intérimaires à Kidal comme ailleurs, le retour des forces de sécurité, etc. tout cela est important pour nous, comme est important le lancement du cantonnement des ex-combattants et le développement d’une politique très précise sur la réforme du secteur de la sécurité », a-t-il conclu
A. M. C.
Source/L’indicateur du Renouveau.