La lenteur dans l’application du processus de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) est à revoir dans l’appréciation faite par les signataires de l’accord. Et la Minusma, censée jouer l’arbitre, perd ses repères et crée la confusion.
C’est une étape importante du processus de paix mais qui semble être reléguée au second plan par les groupes armés. Il s’agit du désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) qui, à terme, aidera à faire un état de lieux de forces en présence.
Une année après la signature de l’accord, les signataires refusent de se soumettre à cet exercice. Ni la mission onusienne ni la médiation encore moins l’Etat malien n’a pu réussir à convaincre les groupes armés à communiquer et à déposer la liste définitive de leurs combattants.
A en croire la Minusma, elle n’a cessé de mettre la pression sur la Plateforme et la Coordination pour qu’elles se conforment à cette exigence de l’accord pour la paix et la réconciliation. Aveux d’impuissance ou diversion ? En tout cas, en conférence de presse, la porte-parole de la Minusma, Rachida Rachouri, a annoncé l’effectivité de la construction des trois sites de cantonnement ce mois de mai alors que les travaux sont avancés sur plusieurs sites dans le Nord.
Confusion
Certes, l’existence de sites de cantonnement presse, mais la porte-parole de la Minusma a estimé qu’il y a des urgences à gérer à savoir l’opérationnalisation du mécanisme conjoint de coordination qui fait cas en premier lieu de l’organisation des patrouilles mixtes. Dans ce domaine, il y a également des lenteurs car les listes qui devaient être mises à la disposition de la Minusma n’ont pas été fournies par les trois parties qui composent les patrouilles mixtes (FAMa, Plateforme, Coordination).
En dehors de ces retards qui empêchent le DDR, la commission intégration et celle dite DDR, deux structures dont le décret a été signé restent en l’état. Pourtant, la finalisation, la composition et les termes de référence de ces deux commissions constituent l’ossature du processus DDR.
Confusion flagrante : la Minusma estime que « le cantonnement n’est qu’une petite phase qui est censée renforcer la confiance et par contre n’a jamais été conçu comme l’objectif ultime dans l’accord de paix ».
Plus loin, la mission onusienne privilégie la réforme du secteur de sécurité qui met l’accent sur la révision de la composition des forces armées du Mali. S’y ajoutent, le désarmement, la démobilisation et la réintégration dans la vie civile et l’intégration des ex-combattants dans les forces armées et de sécurité malienne reconstituée.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’indicateur du Renouveau.