Le président de l’Alliance pour le Mali (APM-Maliko), Modibo Kadjoké, a été placé sous contrôle judiciaire par le doyen des juges d’instruction au Pôle économique et financier de Bamako, Broulaye Kéita aux termes de son troisième passage pour atteinte aux biens publics, délit de favoritisme et fractionnement de marchés.
Un gros dossier de détournement présumé de deniers publics à hauteur de 5,6 milliards F CFA en instruction sur la base des conclusions du rapport de vérification de la gestion financière et comptable de l’Apej pour les exercices 2010, 2011, 2012 et le premier trimestre 2013, effectué par le Bureau du Vérificateur général.
M. Kadjoké a été inculpé avec deux autres cadres de la même structure ; à savoir : Abdoulaye Séméga, ex-agent comptable et actuel trésorier-payeur de Koulikoro et Mohamar Agaliou, contrôleur financier.
Selon les juges du Pôle économique, l’intéressé est supposé avoir procédé à des actes susceptibles contre les procédures normales de passations de marché dans les services publics. Cette décision judiciaire, ajoutée à celle de l’ancien ministre des Affaires foncières qui est militant des Partis unis pour la République (Pur), David Sagara, fait que les violons n’arrivent pas à être accordés autour de l’initiative de lutte contre l’enrichissement illicite, car certaines formations politiques et non de moindres qualifient l’œuvre de machination contre les chefs politiques de la Coordination des partis politiques de la majorité présidentielle.
Pour mémoire, l’inculpation de David Sagara dans le dossier d’attribution illégale de la zone aéroportuaire avait suscité des remous dans la famille présidentielle, particulièrement à son regroupement politique : les Pur. Les Pur ont qualifié la procédure d’acharnement politique.
Selon les sources, cette deuxième mise en accusation d’un chef politique de la CMP menace la survie du regroupement et lézarde le bloc présidentiel, déjà en perte de vitesse devant une opposition plus unie et plurielle. C’est pourquoi des partis membres de la CMP ne sont plus en odeur de sainteté avec le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali.
Il nous revient que les soutiens de taille du président ont déjà suspendu leur participation aux activités du secrétariat général de la CMP.
A cela s’ajoute la suspension du maire du district de Bamako, Adama Sangaré et le mépris de la majorité dans l’opération de démolition des 60 constructions sur le domaine public et privé de l’Agence de cession immobilière à Souleymanebougou par le ministre des Affaires foncières et des Domaines de l’Etat, Me Mohamed Bathily, président des Associations de soutien à IBK. Le ministre n’a bénéficié d’aucun soutien de la majorité présidentielle.
Même si quelques partis comme l’UFD, le PSDA, le PPP, le RDS, le Miria, l’ADC, l’UDD sont toujours engagés aux côtés du RPM, il faut reconnaître que la famille présidentielle a besoin de toutes les 67 formations politiques et associations de soutien pour faire un bloc compact, dynamique, prêt à descendre sur le terrain pour défendre le projet politique du président IBK.
Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur Du Renouveau 08/09/2015