MINUSMA Les dessous de la révolte des militaires tchadiens

MINUSMA
Les dessous de la révolte des militaires tchadiens
Les 4 dernières semaines ont été marquées dans la région de Kidal par des incidents meurtriers au sein de la Minusma. Ce sont des soldats tchadiens qui ont tiré sur des camarades tuant 4 personnes à Kidal et à Tessalit. La voile vient d’être levée sur les raisons de son déchainement des soldats d’Idriss Déby.
C’est la faveur d’une visite vendredi 18 mars dans la nuit d’une importante délégation militaire tchadienne dépêchée auprès de ses troupes avec l’objectif de les calmer. On a alors appris que les soldats tchadiens « n’ont pas totalement tort de se plaindre sur certains points. Depuis 2013 par exemple, certains n’ont pas été remplacés de leur poste à Tessalit et à Aguelhok et ils sont toujours donc au front ».
Aussi, a relayé nos confrères de RFI, avec la canicule, la tension est montée. Les difficiles conditions de vie et les problèmes personnels qui empoisonnent l’ambiance dans le groupe sont avancés pour comprendre le comportement déviant des éléments du contingent tchadien.
Le soldat tchadien a le sang très chaud et lorsqu’il n’est pas sur le terrain de bataille, il s’ennuie et la moindre étincelle devient feu, explique un fin connaisseur de ces militaires connus pour leur bravoure face à l’ennemi. Parmi les militaires tchadiens au sein de la Minusma certains n’ont pas, semble-t-il, reçu de formation militaire selon les normes onusiennes. Il s’agit des règles qui régissent une mission des Nations unies.
C’est pourquoi, Ndjamena et la Minusma ont promis de prendre les dispositions pour éviter d’autres affrontements au sein de ses troupes.
Pour l’histoire, le week-end du 10 mars, un incident grave s’est déroulé au sein du contingent tchadien de la Mission de l’ONU au Mali. Un casque bleu tchadien, déployé dans le pays, a ouvert le feu. Le différend porte notamment sur des arriérés de salaires. Cet incident est intervenu trois semaines après un autre. En février, revenu d’une sortie plutôt arrosée, un élément du contingent tchadien n’a pas supporté les remontrances de ses supérieurs. Son sang n’a fait qu’un tour et il a abattu à bout portant deux de ses chefs.
Malik