Le fait sortait tellement de l’ordinaire qu’il a attiré l’attention de toute la délégation de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale le lundi 4 avril 2016. Pour la simple raison qu’ils n’en ont jamais vu de pareil de leur carrière de parlementaire au Mali. En effet, en partance à Gao pour le contrôle parlementaire sur les conditions de vie et de travail des militaires sur le terrain, le président de la Commission Défense et Sécurité de l’AN et fils du président a réussi à démontrer combien il pèse sous le règne de son père.
Il a encore dicté sa loi à Tiéman Hubert Coulibaly qui s’est montré très docile et réceptif à ses caprices au point de l’escorter, en personne, à l’aéroport. Le geste extraordinaire du ministre dans le contexte malien était-il une exigence du fils du président qui, pour certains, est aujourd’hui plus puissant que son père ? En tout cas, à l’aéroport Modibo Kéïta, le très sollicité président de la Commission Défense et Sécurité de l’AN eut aussi droit à tous les honneurs protocolaires dignes du rang d’un chef d’Etat. Car dès leur arrivée à l’aéroport aux environs de 13 heures, Karim Kéïta s’enferma dans la salle VIP de l’aérogare avec le ministre Tiéman pour un entretien à huis clos. Ce dernier le tiendra d’ailleurs compagnie jusqu’au départ de l’avion qui a décollé aux enivrions de 14 heures 30.
C’est donc dire que pour rester dans les grâces du pouvoir, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly est aujourd’hui prêt à vendre son âme au diable pour le plaisir de la famille présidentielle bienfaitrice. Il ne manque pas de géni créateur pour combler ses attentes arrivistes. Après son coup foiré contre la majorité présidentielle avec le lancement de « l’Alliance des forces démocratiques pour le Mali », il semble trouver, ainsi, un raccourci pour continuer à briller aux yeux du président. Plutôt que de s’atteler de la tâche à lui confier par le chef de l’Etat, c’est la satisfaction des caprices du « bébé national » qui est devenu sa priorité. Un ministre de la Défense d’un pays en guerre contre le terrorisme n’a-t-il pas autres choses à faire ? Combien de parlementaires maliens bénéficient-ils d’une telle considération de la part des membres du gouvernement ? Visiblement, chérir la famille présidentielle est devenu le seul moyen pour certains ministres du régime IBK d’obtenir leur maintien dans le gouvernement.
Youssouf Z.
Source: Le Républicain-Mali 21/04/2016