Il sagit de mesures de favoritisme dans lattribution de 7327 tablettes et daccessoires informatiques pour retenir injustement un soumissionnaire, en écartant de la course les autres soumissionnaires à différents niveaux de la procédure. A cet effet, un bras de fer oppose la société de prestation comptable (Soprescom) éliminée au dépouillement des offres, à la société attributaire provisoire du marché querellé.
Nos sources sont éloquentes sur les efforts du ministre de lEconomie et des Finances, Dr Boubou Cissé, pour assainir lenvironnement financier, à commencer par son département, qui est sans doute une vitrine de la gouvernance financière du Mali. Doù leur réserve : « le ministre reste buté à la ténacité de la gestion opaque de certains cadres au niveau des Directions des Finances et du Matériel (DFM), en complicité avec certains soumissionnaires des marchés dappel doffre », nous indiquent nos informateurs.
Laffaire remonte au mois davril avec un appel doffres du ministère du Plan et de lAménagement du Territoire pour la fourniture de matériels informatiques devant servir recensement de la population et de lhabitat de 2019. La société Soprescom avait été moins-disant dans son offre tout en répondant à tous les critères des clauses de contrat relatif aux conditions de qualification applicables aux soumissionnaires, indiquent nos sources. Cependant, contre toute attente, la société reçoit une correspondance de la DFM, linformant de lattribution du marché à une société proposant un montant dépassant de plus de 200 millions le sien. Alors que la Soprescom propose 691 668 800 FCFA, sa concurrente qui est à 942 435 375 FCFA a été déclarée bénéficiaire provisoire du marché. « La DFM veut jeter plus de deux cent millions de lEtat par la fenêtre », commentent nos interlocuteurs.
Face à la contestation engagée par Soprescom, lAutorité de Régulation des Marchés et des Délégations des Services Publics (ARMDS) saisie du dossier ne manquera pas dordonner la réintégration de loffre de la société Soprescom SARL lévaluation de lappel doffre qui doit donc poursuivre son cours. Et sait on, la décision de lARMDS, qui a un caractère obligatoire simpose tant à ladministration quà toutes les parties. Mais la DFM pour ne pas se soumettre à cette règle a choisi de saisir la justice. Objet : demander larrêt de lexécution et lannulation de la décision dévaluation émise par lARMDS. Cette procédure en annulation est actuellement en examen auprès de la section administrative de la cour suprême, et la Soprescom demande que justice soit faite au cours de seconde manche. En tout état de cause, le ministre de lEconomie et des Finances est interpellé sur cet épineux marché, étant le dernier signataire de ce dossier qui fera perdre plus de 250 millions à lEtat ; à qui profitera ce manque à gagner en cette période de restriction budgétaire. Attendons de voir !
La Rédaction
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