La Section syndicale des mines et des industries suspend son préavis de grève après une rencontre avec le nouveau ministre des Mines. Le bras de fer entre le syndicat minier et le patronat a duré plusieurs mois.
Le conflit entre la Section nationale des mines et des industries du Mali (Secnami) et le Syndicat national du patronat s’était durci ces derniers mois et des mouvements de grèves avaient déjà été observés occasionnant de lourdes pertes estimées à plus de 20 milliards de F CFA. La dernière grève a eu lieu les 27, 28, 29, 30 juin et le 1er juillet 2016.
Le Secnami dénonce, entre autres, les mauvaises conditions des travailleurs dans les mines et les cimenteries de Dio et de Gangounteri et leur non appartenance à la convention collective des mines en violation de toutes les dispositions légales en matière d’emploi et de liberté syndicale au Mali. Il indexe le manque de volonté de la part des employeurs à parvenir à un accord sur le plan social et le non payement des primes des contractuels de l’Aurep.
Le manque de conditions de travail, de formation et d’équipements dans l’administration minière et industrielle et le non reversement des cotisations des travailleurs de la chambre des mines à l’INPS et à l’Amo, etc. font également partie des doléances.
Le nouveau ministre des Mines, Tiémoko Sangaré, a réussi à trouver les mots pour apaiser temporairement la situation entre les patrons et les travailleurs. La porte des négociations pourrait donc s’ouvrir dans les prochains jours.
Le syndicat des mines reproche notamment au patronat d’avoir suspendu des travailleurs qui avaient fait grève. La Secnami souhaite la création d’un véritable plan social d’accompagnement en cas de licenciement d’un salarié. Le syndicat réclame aussi de meilleures conditions de travail dans les mines comme dans les cimenteries. Les discussions devront reprendre dans les prochains jours.
Fousseyni Touré, secrétaire général du Secnami, soutient que c’est à la demande du ministre que ses camarades l’ont rencontré. « C’était le vendredi dernier au département des Mines. Mais la décision de suspension du mot d’ordre de grève avait été prise avant la rencontre. Nous l’avons fait pour ne pas donner l’impression d’aller négocier sabre au clair et un couteau entre les dents. Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre. A la suite des discussions, il a promis de nous rencontrer bientôt. Si le ministre est de bonne foi, nous aussi nous sommes restons ouverts au dialogue. Une grève dans le secteur engendrera des pertes énormes pour le pays. Avant la prochaine rencontre, probablement vers la fin mois, nous allons consulter notre base ».
Alou Daou