Selon le communiqué, le sommet portera sur les enjeux, mais également sur les opportunités que représentent les migrations. Il sera également l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la « responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination ».
Les discussions entre les participants porteront sur les moyens de remédier aux causes profondes de la migration, d’intensifier les travaux visant à promouvoir et à organiser les voies de migration légales, de renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, de s’attaquer plus efficacement à l’exploitation et à la traite des migrants et, enfin, de coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour et de réadmission.
Pour le Mali, pays d’émigration par excellence, ce sommet est d’une importance capitale compte tenu du fait que les Maliens ont été très nombreux dans les récents naufrages de migrants. Par ailleurs, en 2014, selon le ministère des Maliens de l’Extérieur, 225 migrants croupissaient dans les geôles libyennes, alors que de nombreux autres sont privés de leur liberté en Angola, en Guinée équatoriale, au Gabon, etc.
Au total 54719 migrants maliens ont été rapatriés de 2002 à 2010, selon des chiffres officiels.
Sur la base des données des recensements pour la période 1995-2005, l’Organisation internationale des migrations (OIM) estime que 1 578 695 Maliens vivaient à l’extérieur du pays, dont 32 % en Côte d’Ivoire, 28 % au Burkina Faso, 10 % en Guinée, 6 % au Nigeria et 5 % au Ghana…
Selon les données disponibles, le montant des transferts d’argent des émigrés maliens étaient estimés à 431 milliards de FCFA en 2012.
Les enjeux de l’émigration sont énormes pour le pays et dans les zones rurales des régions comme Kayes, une grande partie des infrastructures sociales de base (centres de santé, adduction d’eau, écoles…) est réalisée par des émigrés.
Pour faire face à l’émigration clandestine, le gouvernement a doté le pays en mai dernier, d’une Politique nationale de migration, qui nécessite la mobilisation de 120 milliards de F CFA.
Cette politique s’articule autour de la gestion des migrations dans le cadre des normes internationales et de la volonté de mettre en lien la migration et le développement.
A Malte, le président malien va faire le plaidoyer en faveur de cette politique afin de mobiliser les ressources nécessaires à sa réalisation. Bakary Doumbia est le représentant de l’OIM au Mali. Au micro de Studio Tamani, il explique : « Aujourd’hui quand on parle des pays qui fournissent le plus grand nombre de migrants dans le circuit des migrants irréguliers, il y a le Mali, la Gambie, le Sénégal, le Nigeria. Ceux-ci sont les plus grands pays. Et il se trouve que le Mali se situe sur la route des Sénégalais, des Gambiens qui utilisent le Mali pour rejoindre le Niger et ensuite ils vont en Libye.
La Libye est devenue maintenant le point de départ principal pour l’Europe. Donc le Mali est un pays de départ des migrants mais le Mali est aussi un pays de transit pour beaucoup de migrants. Donc sur 10 migrants qui traversent le Mali, il y a environ 25 à 30% qui sont Maliens et le reste, c’est aussi d’autres personnes qui traversent le Mali mais qui ne sont pas de nationalité malienne ».
Avec Tamani 11/11/2015