Le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) a dénoncé hier l’accord de réadmission et de laissez-passer entre le Mali et l’Union européenne (UE) que le Mali et l’UE s’apprêtent à signer.
Conduite par Mamadou Lamine Bane, chargé de mission au HCME, une délégation de cette institution a partagé jeudi avec les hommes de médias son point de vue sur l’accord de réadmission et de laissez-passer européen. C’était au siège du Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
La Coordination des associations de développement des cercles de la région de Kayes (Caderka) a tenu à être présente. Il s’agissait à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale, notamment les autorités maliennes, sur les préoccupations des Maliens de l’extérieur et des migrants au sujet l’accord de réadmission et de laissez-passer européen.
Pour faire passer cet accord, une délégation de l’UE séjourne au Mali depuis mercredi soir. Le HCME ne s’oppose pas à un accord mais exige un accord équilibré. « Le Mali doit négocier. Le Mali doit trouver un terrain d’entente, mais la société civile malienne dit non à tout accord déséquilibré, nous disons non au laissez-passer européen, nous disons oui au respect de droits de tous les migrants, y compris ceux qui sont en situation irrégulière, reconnus par la convention internationale », a martelé M. Bane.
Il a rappelé qu’en signant en l’état l’accord de réadmission et de laissez-passer européen, l’Etat du Mali mettrait sa diaspora dans une situation défavorable en Europe. Le HCME regrette d’ores et déjà que le document viole les accords de Cotonou.
« A La Valette, les parties (pays africain et UE) ont décidé de rester dans l’esprit de l’article 13 des accords de Cotonou sur le retour et la réadmission. Nulle part dans la déclaration politique et dans le plan d’action ne figure la révision de l’article 13 des accords de Cotonou », a-t-il rappelé.
Les négociations entre les pays africains et UE ont buté sur le retour et la réadmission, le laissez-passer européen, le respect de tous les droits des migrants et l’organisation de la migration légale.
Le HCME invite les autorités à ne pas accepter cet accord. « La position du HCME est claire sur le retour et la réadmission qui reste géré par l’article 13 des accords UE-Afrique de Cotonou. Le laissez-passer européen ne doit pas être accepté par le Mali », a-t-il précisé.
L’institution a assuré qu’elle jouera sa partition sur l’organisation de la migration légale, la lutte contre les causes profondes de la migration, la protection des migrants et la lutte contre les réseaux de passeurs et la sécurisation des documents de voyage.
Youssouf Coulibaly
L’Indicateur Du Renouveau 11/11/2016