(Agence Ecofin) – L’Afrique perd environ 2 milliards $ par an du fait de la fuite des cerveaux dans le seul secteur de la santé, selon la BAD. Pour l’OIM, des solutions plus inclusives et stratégiques sont de mise pour une bonne gouvernance migratoire sur le continent.
L’Union africaine et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont lancé le mardi 10 octobre, l’initiative « Africa Diplomatic Indaba » (ADi) sur la migration, la mobilité ainsi que la migration de main-d’œuvre. Une initiative définie comme une plateforme qui réunit spécifiquement les membres du corps diplomatique et les parlementaires, ainsi que les dirigeants pour des discussions politiques collectives.
L’objectif de l’ADi est de façonner la gouvernance de la migration et celle de la main-d’œuvre en Afrique. Dans un contexte où le continent cherche à catalyser le plein potentiel de son capital humain, des questions politiques liées au retour, à la réadmission et à la réintégration des migrants (RRR) ont été au centre des discussions lors de ce lancement. Un accent a également été mis sur la protection des travailleurs migrants de retour, selon les principales conclusions et recommandations des études RRR, entre autres.
Cette initiative s’inscrit dans une vision plus globale où de plus en plus d’Etats africains sont montés au créneau par rapport à la gestion et à la régulation de la migration sur le continent. En effet, l’Afrique a toujours été désignée comme la principale source de migration irrégulière dans le monde, bien que de plus en plus de données tendent à corriger cette vision erronée. Dans le même temps, la fuite des cerveaux demeure l’une des principales problématiques qui entravent la capacité du continent à se renouveler et à innover. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique perd environ 2 milliards $ par an du fait de la fuite des cerveaux dans le seul secteur de la santé.
En mars 2022, un accord triennal similaire avait été paraphé entre l’UA et l’OIM en vue de traiter les causes profondes de la migration irrégulière et la mobilité de la main-d’œuvre sur le continent.
« Les voies régulières peuvent rendre la migration plus sûre et réduire les migrations dangereuses et irrégulières, améliorer la capacité à identifier les personnes qui entrent, transitent et restent sur un territoire, répondent aux besoins du marché du travail et contribuent au développement durable », a déclaré Mme Amy Pope, DG de l’OIM. Tout en ajoutant que « les conditions d’emploi, l’accès à un travail décent et à la vie et la reconnaissance adéquate des compétences doivent être intégrés dans ces voies ».
Bien que souvent méconnues, la plupart des migrations africaines se produisent à l’intérieur du continent, l’une des principales raisons étant « l’opportunité d’emploi ». L’Afrique ne représente que 14% de la population migrante mondiale, contre 41% pour l’Asie et 24 % pour l’Europe, selon les données du centre africain d’études stratégiques.
Source:Charlène N’dimon (stagiaire)