L’Institut supérieur du développement (ISD-Mali) a ouvert le débat sur la problématique de la migration malienne. Il s’agira de diagnostiquer le phénomène en vue de trouver des solutions convenables pour les familles maliennes en France.
L’Institut supérieur du développement du Mali (ISD-Mali) vient d’initier un colloque sur les migrants et la migration, actualité on ne peut plus brûlante.
Le colloque regroupe scientifiques, chercheurs, migrants et étudiants sur le thème central : « Que deviennent nos femmes et nos enfants là-bas ? » Cette question interpelle les autorités publiques, les chefs de famille, mais aussi les jeunes qui tiennent à l’aventure. Aujourd’hui, la pression de la migration de façon générale fait qu’elle n’arrange ni les pays d’accueil parce que débordés par des flux excessifs, ni les pays de départ qui se vident des leurs bras valides.
Le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla, a estimé que la question de la migration revêt un caractère multidimensionnel. « Rien qu’en décembre 2016, plus 4500 jeunes ont péri dans la Méditerrané et ceux qui ont pu transcender et qui ont été accueillis dans les centres souffrent de psychodrame », a-t-il déclaré. Notre pays figure parmi les pays à fort taux de migration, surtout la population soninké dans la première région.
Ces populations migrent généralement en France.
Mais pour Abdramane Sylla cette migration est interafricaine. Selon lui, seuls 500 000 Maliens migrent aujourd’hui vers l’Europe. « Cette migration malienne a un atout eu égard à son apport économique ». Cependant il a affirmé avoir une inquiétude pour ce qu’il appelle les 3e et 4e générations en France « qui risquent d’être confrontées à une question d’identité nationale ».
Pour l’expert français, le Pr. Ismaël Sory Maïga, la migration a produit un système qui consiste à dire « il faut que nous apprenions à vivre ensemble. Et cela demande une vision stratégique pour avancer ». Ce colloque de Bamako sera un tremplin de la migration malienne, il durera trois jours au cours desquels scientifiques, chercheurs, migrants réfléchiront sur la problématique pour dégager des pistes de solutions. Des films seront projetés, mais également des émigrés témoigneront de leurs vécus.
Zoumana Coulibaly