Les « exécutions de civils » se poursuivent dans la région de Ménaka. Après les attaques perpétrées contre des populations à Aklaz et Wakassa près de cette localité, qui ont fait plus de 43morts, c’est le site de Tidinbawen qui a fait l’objet d’une autre attaque ce mardi 1er mai. Le bilan fait état de 17 morts et de plusieurs dégâts matériels. C’est plus de 55 civils qui ont été exécutés entre 25 avril et 1er Mai.
Dans un communiqué, les groupes armés Gatia et MSA déclarent qu’ « après la destruction des bases de l’EIGS par les forces armées maliennes, les forces armées du Niger, l’opération Barkhane avec la participation de la coalition locale GATIA- MSA, les éléments du même groupe terroriste ont procédé́ au cours de cette journée du 01/05/2018 à l’exécution sommaire de dix-sept (17) personnes à Tindinbawén et Taylalene, deux localités de la commune de Ménaka. Cette attaque intervient quelques jours après les deux autres attaques armées survenues les 26 et 27 avril dernier contre les campements d’Aklaz et Wakassa à Ménaka. Ces deux attaques auraient fait une quarantaine de morts ».
Le gouverneur de la région de Menaka confirme l’assassinat des civils dans plusieurs localités de la région, Daouda Maiga invite les populations à « ne pas céder à la panique ».
La force française Barkhane a affirmé dans un communiqué que les auteurs de ces « exactions appartiennent vraisemblablement à l’Etat islamique dans le Grand Sahara ».
Ces tueries se sont produites dans une zone où récemment des jihadistes ont été neutralisés par la coalition de deux groupes armés Gatia et MSA, appuyés par Barkhane.
Dans un communiqué, la Minusma se dit « préoccupée par la montée de la violence » dans cette partie du pays et de ses conséquences sur la protection des civils. Elle demande aussi que toutes les actions nécessaires soient prises pour mettre un terme au cycle de violence et de « traduire en justice les auteurs de ces crimes abominables ». L’Association malienne des droits de l’Homme, quant à elle, condamne également et demande l’ouverture d’une enquête.
Les djihadistes ont-ils changé de stratégie avec les attaques systématiques contre les populations civiles ? Pour certains observateurs, la réponse c’est « non ». Selon eux, « ces attaques viseraient plutôt à traumatiser les populations et mieux se positionner sur le terrain ».
Avec ST