Dans un monde marqué par la Mondialisation de l’économie et une concurrence impitoyable imputable à la loi du marché, il faut un secteur privé organisé et dynamique. Voilà pourquoi chaque Etat a le devoir de s’imposer pour éviter d’être victime de cette loi de la Jungle où l’homme est un loup pour un autre homme.
Le secteur privé est le poumon de l’économie nationale, et par-delà, la soupape de sûreté du pays. Au Mali, ce secteur est handicapé par le financement qui fait défaut. Le caractère libéral de notre économie impose des sacrifices aux opérateurs économiques. L’existence du Groupement procède de cette situation.
Le partenariat Etat – secteur privé doit, aujourd’hui, s’orienter vers l’émergence d’opérateurs économiques crédibles, dynamiques, opérationnels, plus enclins à l’essor économique du pays, au mieux – être des populations, qu’à l’accaparement par quelques privilégiés du monopole, à l’origine des fluctuations de toutes sortes au détriment des consommateurs, donc des citoyens.
De constat, depuis quelque temps, les opérateurs économiques maliens sont frustrés, victimes par les casses des boutiques, cumulés aux pillages de leurs fonds de commerce alors qu’ils n’ont jamais été associés à la gestion du pays. Tous les arrangements passés entre couches sociales ont omis l’existence des opérateurs économiques maliens. Basta ! C’est ainsi que tous les gouvernements successifs ont été ouverts à la classe politique et à la société civile, à l’exception, des opérateurs économiques, consultés seulement en cas d’extrême d’urgence touchant à la survie même de l’Etat. Le nouveau gouvernement ne fait pas exception à la règle. Or, la crise actuelle prouve à souhait que, n’eût été la persévérance des opérateurs économiques à continuer à fournir les denrées de première nécessité et les produits stratégiques, le Mali aurait connu une pénurie et une inflation sans précédent. Mais l’inflation s’annonce sur les produits de consommation. Même dans les débats politiques, le groupement a apporté une contribution de valeur par des propositions de qualité.
De nos jours, force est de constater que, légitimement, le groupement veut son implication dans le processus de Transition. Il propose l’expertise de certains de ses membres qui ont le niveau universitaire et l’expérience de la gestion des affaires publiques et privées à l’expiration de la période intérimaire. Sa candidature peut être une candidature de consensus sur le choix porté sur les hommes qui doivent diriger la Transition. Et même pour les élections à venir, cette candidature est à prendre avec beaucoup de considération quand on sait que ce mouvement dispose d’une grande capacité de mobilisation dans les 08 régions du Mali. Ils détiennent aussi le gouvernail de l’économie, raison pour laquelle les pouvoirs publics doivent avoir un droit de regard à leur égard.
Selon nos sources, le candidat du Groupement sera connu de tous les responsables politiques et d’autres groupes politiques de même que la société civile. Il s’agit d’un véritable lobbying en route pour donner la plus grande chance possible à cette candidature.
En tout cas, les gros commerçants du Mali n’entendent plus rester, bras croisés, et laisser le pays dans des gestions de haut risque pour leurs affaires.
Déjà, une menace de pénurie de stocks plane sur certains produits de consommation. Il urge à cet effet, de travailler avec les opérateurs économiques pour pallier à certaines insuffisances.
Les opérateurs économiques privés maliens ne manquent pas de volonté. Ils ont besoin de la confiance de l’Etat et d’un partenariat franc avec le gouvernement pour booster l’économie malienne. Et qu’ils se sentent aussi comme des Maliens à part entière dans le gouvernement.
Issiaka Sidibé
Le Matinal 15/05/2012