Menace de crise alimentaire dans le Sahel: OXFAM tire la sonnette d’alarme


En effet, dans le Sahel, «Oxfam estime ses besoins à 37 millions de dollars pour pouvoir venir en aide à plus de 1 million de personnes au Mali, en leur fournissant de l’argent, de la nourriture et de l’eau, en en mettant en œuvre des programmes sanitaires, d’assistance au bétail et des campagnes de promotion de l’hygiène » souligne un communiqué de presse de l’organisation.

C’est pour tirer la sonnette d’alarme que Mme Penny Lawrence, Directrice internationale d’OXFAM GB, actuellement en mission d’évaluation dans notre pays, Francisco Equiza, Directeur régional pour l’Afrique de l’Est de l’ONG, Eric Mamboue, Directeur d’OXFAM Mali et le responsable de l’Unité réponse d’urgence étaient face à la presse le 9 mars dernier dans l’après-midi .

Il s’agissait pour eux de dresser l’état des lieux des initiatives entreprises par OXFAM pour, en partenariat avec le Commissariat à la Sécurité Alimentaire et sur la base des données collectées par le Système d’Alerte Précoce et les missions sur le terrain d’OXFAM, du CICR et d’Action contre la Faim, mettre en œuvre le Plan National d’urgence du Mali. Dans un premier temps, il faudra pour l’ONG venir en appui à 195 communes vulnérables, et donc prioritaires, dont 111 au plan alimentaire et 84 au plan économique, dans le Nord de notre pays et dans la région de Kayes.

OXFAM compte mobiliser 6 millions de livres sterling (près de 4,5 milliards de FCFA) pour ses interventions dans le cadre du Plan national d’urgence, dont le coût total se chiffre à 110 milliards de FCFA, montant dont seulement la moitié voit son décaissement être garanti à ce jour. Il y a donc urgence, car la mise en œuvre des actions prioritaires doit avoir lieu au cours des quatre à cinq mois prochains si l’on veut éviter le pire.

Car, en raison de la situation au Nord de notre pays, la population de Gao a déjà doublé, pendant que le prix des certaines denrées alimentaires y est de 90% plus élevé que la moyenne des cinq dernières années, contre 50 à 60% pour le reste du Mali. Pour les populations les plus vulnérables, les dépenses alimentaires représentent 80% des ressources, ce qui montre à suffisance l’impact de ces hausses. Celles-ci s’expliquent en partie par la baisse enregistrée en matière de production céréalière en 2011 par rapport à 2010, soit un déficit brut de 2,5 millions de tonnes pour la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, le Sénégal et le Mali, avec un pic de baisse de 50% en Mauritanie et au Tchad et de 20% au Mali, par exemple.

C’est dire s’il faut agir vite et sensibiliser toute la communauté internationale avant de prévenir la crise qui s’annonce, dans un premier temps, et sur le long terme d’accompagner les efforts d’OXFAM et de ses partenaires pour réduire la vulnérabilité des populations et accroitre leur résilience face aux crises récurrentes, grâce à des appuis aux activités de production et à la protection de leurs moyens de subsistance, agro-pastoraux comme autres.

Ramata Diaouré