Après la marche de soutien de la COPADEM au CNRDRE le mercredi dernier, le FDR a, pour sa part, tenu un meeting pour désapprouver la prise du pouvoir par la junte dans le 22 mars 2012. La Bourse du Travail était pleine comme un œuf et tous étaient décidés à marcher pour montrer leur indignation à la junte. Parmi les personnalités présentes on note : Siaka Diakité, président du FRD ; Tièbilé Dramé, président du Parena ; Soumaïla Cissé président de l’Urd ; Oumar Hammadoun Dicko, président du Psp ; N’Diaye Ba du Pdes, Ali Nouhoum Diallo, Maitre Kassoum Tapo, Ousmane Sy, Ibrahima Ndiaye, Madame Sy Kadiatou Sow, Fatoumata Siré Diakité, Adama Samassékou et beaucoup d’autres. Dans la cour et aux abords de la Bourse du travail, on pouvait lire des slogans comme « Nous comptons sur la Cedeao et l’UA », « Coup d’Etat = démocratie en danger », « vive la démocratie, non à la prise du pouvoir par la force », « le retour de l’ordre constitutionnel »
Le président du Fdr a remercié tous les militants pour avoir fait massivement le déplacement. Par cette sortie massive, a-t-il dit, «vous avez montré à l’opinion nationale et internationale que nous avons raison ». « Nous sommes dans une République, elle obéit à des principes, à une discipline et cette discipline nous allons la respecter parce que nous sommes convaincus que nous allons atteindre notre objectif dans les prochains jours », a-t-il dit. Il a aussi demandé à ses militants de se mobiliser et de ne pas tomber dans les provocations. La marche initialement prévue a été reportée du fait que la junte a demandé une rencontre avec le FDR avant d’aller aux devants des chefs d’Etats de la Cedeao attendus à Bamako aux environs de midi , a-t-il expliqué. « Nous allons leur dire que ce qu’ils ont fait est pire pour le Mali. Nous allons leur dire que la République du Mali restera une et indivisible. Nul ne peut en aucune façon saper l’unité nationale de la République du Mali. Camarades, restez mobilisés, disciplinés, à notre écoute. Nous allons leur transmettre le message que vous nous avez dit et on viendra vous dire ce qui en a résulté », a conclu Siaka Diakité.
A sa suite, l’ancien ministre de l’intégration africaine, Oumar Hamadoun Dicko, a indiqué que le Mali n’a jamais été en danger qu’à l’heure actuelle. Pour mettre fin à cela, il a invité les uns et les autres à ne jamais accepter que la constitution soit bafouée, que le pays soit isolé, que les institutions de la république soient humiliées, que le pays soit en danger. Une délégation désignée pour aller à Kati rencontrer la junte a été constituée, conduite par le Président du FDR, Siaka Diakité. Il a été demandé aux militants de rester sur place pour, à leur retour, connaitre le résultat des entretiens qu’elle aura eus avec la junte.
C’est dans cet intervalle que la bourse a été attaquée à coups de pierres par des gens venus d’on ne sait où. De nombreuses salves de pierres sont jetées sur les occupants de la Bourse. Ces dernières ripostèrent mais durent se replier devant le nombre important des assaillants et pour éviter le pire surtout qu’il y avait de nombreuses femmes, mères de familles. Mais le bras de fer aura duré plus d’une heure. Au cours de l’altercation, beaucoup de blessés sont enregistrés côté FDR. Clavicule déplacée, crâne ensanglanté ou le pied cassé, tels sont les constats pour certains manifestants.
La bourse désormais occupée, d’énormes dégâts ont été enregistrés. Des motos et véhicules sont brûlés, certains véhicules de passage ont été atteints par les projectiles. Un résistant du FDR a été sévèrement battu. Si les forces de l’ordre n’étaient pas présentes au début, elles ont fini par arriver pour mettre fin au grand désordre au siège de l’union Nationale des Travailleurs du Mali et ses environnants.
Hadama B. Fofana / Aguibou Sogodogo
Le Républicain Mali 30/03/2012