Malgré les sensibilisations et les combats des spécialistes sur la
consommation et les dangers des médicaments de la rue, nombreux
sont les Maliens qui « se soignent » avec ces « poisons » dont les
conséquences sont dramatiques pour la vie humaine.
Pour se soigner plusieurs voies de recours s’offrent aux malades ou
aux parents de ceux-ci : la médecine moderne ou celle traditionnelle.
Dans ces deux possibilités de se soigner, nombreux sont les Maliens
qui font fi des spécialistes et se donnent à l’automédication.
Beaucoup font, dans ce cas, recours aux médicaments de la rue,
fortement déconseillés par les spécialistes de la médecine.
Nombreux sont ceux qui achètent ces médicaments, connu aussi
sous le nom de « Yala yala foura » (en comprimés, pommade, gélule,
sirop, poudre, complément alimentaire…) juste par conseil d’amis,
parents, ou tout simplement de connaissance. Pour les
consommateurs de « Yala-yala foura », ce dernier est efficace pour la
guérison et est moins cher que pour les médicaments de la
pharmacie. Or, pour les spécialistes, les médicaments de la rue sont
de véritables dangers pour leurs consommateurs. Au lieu de soigner,
ils tuent à petit feu les malades. « Ces médicaments ont de
nombreuses conséquences sur la santé de ses consommateurs. Ils
sont mal conservés, donc très nuisibles sur la santé. Ça peut donner
des problèmes au niveau du foie, des reins et même peut entrainer la
mort », prévient Dr Georges Uro-ogon du Centre hospitalier
universitaire du Point-G.
A l’en croire, l’efficacité d’un médicament dépend aussi de sa
condition de conservation. Or, on peut discuter de tout sauf la bonne
condition de conservation de ses médicaments. « Ces médicaments
sont mal conservés, ils sont mis dans des paniers, déposés à la
chaleur, sous le soleil et exposés à la poussière », a-t-il dénoncé.
« Malgré tout ce qui précède, ces médicaments sont plus achetés que
ceux des pharmacies, tout simplement parce qu’ils sont moins
chers » a-t-il déploré.
Comme ceux vendus dans les pharmacies, ces médicaments qui se
vendent dans les rues sont aussi fabriqués dans des laboratoires mais
des indications scientifiques fiables. A la différence des premiers, qui
remplissent toutes les conditions et normes de transport et de
conservation, les seconds sont entrés de façon frauduleuse en
violation de toutes les normes exigées. « Ces médicaments par terre
sont fabriqués de la même manière que ceux vendus à la pharmacie
mais ces médicaments sont composés dans de laboratoires
différents. Ils ne sont pas périmés mais sont mal conservés lors de
leur transport, au stockage et par les vendeurs », a expliqué Emile
Tolofoudjié, laborantin.
A.T, vendeuse des médicaments de la rue, ne voit pas de mal à ce
commerce qui, selon elle, permet de réduire les dépenses des
malades car, le prix est raisonnable comparativement à la pharmacie.
« Le prix de vente de mes médicaments commence à partir de 50F
CFA et plus. Je peux recevoir cinq à dix clients dans la journée. Partir
à la pharmacie ou à l’hôpital pour prescrire les médicaments n’est
pas nécessaire à chaque fois qu’on est malade car, tout le monde sait
que le paracétamol est un calmant des maux de tête, donc au lieu
que le malade part à la pharmacie, il l’achète avec nous », dit-elle.
La conservation de ces médicaments sont faits ainsi chez les
vendeurs de « Yala-yala foura ». « On met ces médicaments dans les
sachets pour les protégés contre le soleil et la poussière, mais on n’a
pas un endroit climatisé où garder ces médicaments, c’est ainsi qu’on
les met dans un panier », a-t-elle-ajouté.
Eriyen Rita Somboro, Stagiaire