Les Associations et organisations professionnelles rappellent que << depuis un certain temps, des journalistes sont victimes d’intimidation, d’enlèvement et d’agression >>. La déclaration cite les cas suivants : Birama Fall directeur de publication du Prétoire, a été interpelé par la sécurité d’Etat, le 09 mai dernier. Chahana Takiou, directeur de publication du 22 Septembre a été convoqué par la sécurité militaire le mai 2012. Abdrahame Keïta, directeur de la rédaction du journal AURORE, a été enlevé et agresse le 2 juillet 2012. << Aujourd’hui, c’est un des doyens de la presse malienne, El Hadj Saouti Labass Haïdara qui vient de subir, a 62 ans, la barbarie de forces obscures >>, indique la déclaration. Avant d’annoncer : << Nous, Associations et organisations professionnelles de la presse du Mali, condamnons avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes font l’objet dans l’exercice de leur profession. Nous disons que trop c’est trop. Plus jamais ça! >>. Les Associations et organisations professionnelle de la presse, ont << interpelé avec insistance les plus hautes autorités du pays à prendre toutes les dispositions pour faire la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbaries aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse >>. Mieux, elles ont << lance un appel aux démocrates et défenseurs des droits de l’homme à une mobilisation totale en faveur des journalistes afin de sauvegarder la liberté de la presse >> et n’ont pas hésité a << interpelé ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra à prendre ses responsabilités pour que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession >>. L’agression de Saouti Haidara, a été aussi condamnée par le Forum des éditeurs africains. <<Non! Non! Et Non! Trop c’est trop!», c’est le coup de gueule poussée par l’African Editors Forum et son responsable, Cherif Moumina Sy, suite à l’agression de Saouti Haïdara, le directeur de publication du quotidien «L’Indépendant » du Mali. Apres avoir rappelle tous les faits d’agression de journalistes au Mali depuis peu, Cherif Moumina Sy, dans sa déclaration a indique que << Tout en réaffirmant notre solidarité agissante à l’endroit de notre confrère et à l’ensemble de la presse indépendante malienne, nous tenons à mettre en garde les adeptes des pratiques moyenâgeuses relevant de la préhistoire, que nous ne saurions permettre les dérives flagrantes en cours et que nous nous battrons au plan national, sous régional et continental pour gagner et garantir le droit d’exercer notre métier >>. Il a ajouté que << nous ne saurons laisser des prédateurs de la liberté d’expression continuer à s’en prendre allègrement à nos confrères. Aujourd’hui plus qu’hier, nous sommes tous des SAOUTI et nous combattrons tous ceux qui veulent nous cantonner à faire un traitement unilatéral, pernicieux et vicieux de l’information. La liberté de la presse est la condition première de la démocratie et, dans le cas du Mali, elle est l’une des conditions du recouvrement de l’intégrité territoriale et la création d’institutions fortes >>. Il a invité << les plus hautes autorités maliennes à prendre les dispositions les plus utiles pour que notre confrère reçoive les soins les plus appropriés dans un centre médical adéquat >>, avant d’exiger << l’arrêt immédiat des harcèlements et des agressions à l’endroit de nos confrères >> et interpelé << le gouvernement de transition, les forces militaires, les parties politiques toutes tendances confondues, à œuvrer à mettre fin à de telles actes et à contribuer à ce que les coupables soient arrêtés et jugés >>. De son cote, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a dénoncé . Avant d’indiqué : « Nous condamnons vigoureusement ces agressions lâches contre notre collègue Saouti Haïdara et les média au Mali », a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. Il a ajouté « Nous avons noté une recrudescence des intimidations, menaces, arrestations et attaques contre les journalistes depuis le coup d’Etat, mais nous continuons à rappeler aux autorités maliennes qu’elles ont le devoir d’assurer la sécurité des journalistes et de tous les citoyens maliens>>. L’observatoire des droits humains et de la paix (ODHP), dans son communique N°2012-10, exprime sa vive consternation << face aux attaques graves et répétées contre les journalistes au Mali >>. Il a réaffirmé que << la liberté de la presse est un droit fondamental chèrement acquis par le peuple malien et consacré par la constitution ainsi que les autres instruments juridiques régionaux et internationaux dûment ratifiés par le Mali >>. En conséquence, l’ODHP a exprimé << sa solidarité aux journalistes victimes d’agression et enjoins au Gouvernement de prendre, sans délai, les dispositions nécessaires, pour mettre fin à ces actes d’atteinte grave à l’intégrité physique des personnes d’une part et d’autre part de punir les auteurs des actes perpétrés contre Saouti Labass Haidara du journal l’Indépendant , Abdramane Keita du journal Aurore et autres….>>. Et, s’est réserveé << le droit de dénoncer tout acte de musèlement de la presse, tout en restant solidaire du combat de la presse malienne pour la défense des libertés de pensée, d’expression et d’opinion >>. Dans la même veine, dans une déclaration, le Comité Directeur du Parena, toujours à l’avant-garde des luttes pour les libertés et la démocratie a rendu public une déclaration dans laquelle il dit toute son indignation devant les atteintes graves à un fondement essentiel de l’ordre républicain : la presse privée, qui a joué, elle aussi, et surtout, sa part à l’avènement d’un état de droit dans notre pays. Et d’ajouter : « Cette énième atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression depuis le coup d’Etat du 22 mars est une violation de la Constitution du Mali que le Parena condamne avec la dernière rigueur.
Le Parena interpelle le Gouvernement sur sa mission constitutionnelle d’assurer la sécurité des citoyens. Il interpelle le Gouvernement sur la nécessité de prendre des mesures appropriées en vue de sécuriser les organes de presse et les journalistes face à l’escalade des exactions par des groupes extrémistes.
Les pratiques «d’escadrons de la mort», la terreur au quotidien pour que les Maliens se taisent, ne sont pas acceptables et le Parena les condamne.
Le Parena exige du Gouvernement l’ouverture d’une enquête indépendante afin de découvrir les auteurs de ce forfait et de les traduire en justice. » La déclaration du Bureau Politique du Parti SADI est dans la même veine.
Les membres du gouvernement de la République qui étaient au chevet de Saouti Haidara après son agression ont laissé entendre sur les antennes de la radio et de la télévision nationales que le forfait ne restera pas impuni, c’est un engagement solennelle qui s’il n’est pas suivi d’effet dans les plus brefs délais consacrera le début de la mort lente de la liberté de presse au Mali.
La rédaction
Le Republicain