« Tout est parti du renouvellement de certaines parties du marché afin de les rendre plus belles et de lutter contre les microbes, vecteurs de plusieurs maladies.
La mairie a émis le vœu de reconstruire le marché, un projet largement salué par la population et les commerçants croyant que c’était la fin du calvaire », explique un commerçant de Daoudabougou. Mais au cours des travaux, ajoute-t-il, nous avons constaté que le maire et ses acolytes au sein du bureau de gestion du marché sont en train de fomenter un complot contre les vrais occupants des lieux.
« Comment peut-t-on renouveler une place au sein d’un marché et ne pas la remettre à son propriétaire, mais à un nouvel occupant au profit de l’argent ? Une telle injustice ne marchera pas à Daoudabougou. Raison pour laquelle nous avons voulu nous faire entendre ce matin. On voudrait juste montrer notre mécontentement aux autorités locales suite à leur gestion afin qu’ils reviennent à des meilleurs sentiments. C’est la police qui est venu gaspiller tout en nous aspergeant de gaz lacrymogène.
Les commerçants appuyés par certains jeunes allergiques à l’injustice ont riposté en tabassant les policiers jusqu’à ce qu’ils prennent la poudre d’escampette », rapporte le commerçant très en colère. Un autre commerçant abonde dans le même sens. « Il faut que le ministre en charge du question cherche une solution idoine à cette question qui embarrasse tous les commerçants, et même les populations riveraines qui s’approvisionnent dans le dit marché.
La mairie ne pouvait point intenter un tel complot sans l’apport de certains complices au sein du marché, des complices qui seront sévèrement punis par les commerçants », affirme-t-il. Au moment où nous étions en train de cueillir ces impressions, le renfort de la police fait irruption et disperse tout le monde. Les limiers se servent des grenades lacrymogènes afin d’atténuer l’élan des commerçants qui se dirigeaient vers la mairie, située à quelques encablures du marché. C’était sans compter sur la détermination des commerçants et des jeunes qui bravent les grenades lacrymogènes et se retrouvent à la porte de la mairie. Ils brûlent une voiture qui se trouvait à la porte de la mairie et se dirigent vers les salles afin d’en finir avec le bâtiment même.
Ils ont aussi éventré les portes des boutiques de certains commerçants qui seraient des complices de la mairie tout en enflammant les boutiques. Au moment où on quittait les lieux, il n’y avait pas eu de perte en vie humaine, mais beaucoup de pertes matérielles et beaucoup d’arrestations du côté des manifestants. Des manifestants qui agressaient même les passants qui se hasardaient à faire des photos ou à filmer la scène. Ça été un véritable parcours de combattant pour les quelques journalistes qui étaient sur place pour avoir les images. Nos tentatives d’avoir la version des autorités municipales sont restées vaines.
En effet, vu l’ampleur de la manifestation, les conseillers municipaux se sont éclipsés. Certains par la porte et d’autres par les murs de la mairie afin d’avoir la vie sauve. Il urge que les autorités de la commune V parviennent à éteindre cette flamme qui s’active afin que les populations retrouvent la quiétude.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain-Mali 03/06/2015