Mais en revanche une aide logistique, un soutien aérien et mêmes quelques agents de renseignement ou des conseillers formateurs sont les bienvenus. Au Mali, la polémique est sans objet, l’armée malienne demande des moyens pour mener la reconquête du territoire, qu’on lui donne ces moyens et qu’on observe ce qu’elle va faire. Si malgré tout, elle est en difficulté, alors on peut envisager une intervention étrangère au sol. Si on aime le Mali notre armée a été humiliée au nord tous les Maliens doivent avoir comme souci comment aider cette armée à laver l’affront, il y va de l’honneur du peuple malien.
L’appel incessant à une intervention militaire étrangère contribue à affaiblir davantage notre armée, à l’empêcher de retrouver son honneur et à humilier le Mali incapable de se défendre face à des groupes armés qui ont envahi une partie de son territoire. Le drame c’est que ceux qui, pendant 20 ans, étaient au pouvoir et qui sont encore aux affaires au Mali, qui ont affaibli l’armée, qui ont préféré la corruption, l’enrichissement personnel, leurs intérêts au détriment des intérêts du Mali, sont les mêmes aujourd’hui qui veulent la fin de l’armée malienne parce qu’elle menace leurs intérêts. Le paradoxe c’est que c’est les mêmes qui ont souhaité un coup d’Etat si ATT n’organise pas les élections pour qu’ils aillent à Koulouba.
Apparemment le coup d’Etat ne s’est pas passé comme ils le souhaitaient, ils cherchent maintenant à se débarrasser de l’armée malienne tout entière. C’est vraiment incroyable, les Maliens doivent se réveiller et faire échec à tout plan qui sert les intérêts d’un groupe contre le Mali. Certains pays ne veulent pas une guerre au nord du Mali, ils veulent une négociation qui aboutira à un compromis entre le Nord et Bamako.
Ces pays ont des soutiens à l’intérieur du Mali et dans la sous-région. Ils veulent des troupes pour protéger leurs hommes à Bamako et s’assurer que tout se passe bien comme ils le souhaitent. C’est cela la réalité. Ceci étant, nous savons que le Mali doit maintenir de bonnes relations avec la Cédéao et avec tous les pays amis, mais malheureusement le Mali est affaibli, car nous ne parlons pas le même langage. Il y en qui veulent continuer à jouir tranquillement du pouvoir comme s’il n’y a jamais eu de coup d’Etat et d’autres qui souhaitent enfin un vrai changement de gouvernance politique dans le pays.
Quant à l’armée, tout le monde sait qu’elle ne peut se retirer de la scène publique qu’une fois que des élections se tiennent, car nous ne voulons pas de pouvoir militaire au Mali. Les missions de l’armée aujourd’hui ce sont la reconquête du Nord et de veiller à la bonne tenue d’une élection juste et transparente qui aboutira à la fin définitive de cette crise qui secoue notre pays en ce moment. Malheureusement, certains font tout pour créer la zizanie pour leurs intérêts personnels.
Je profite pour dire que je suis opposé à toute tenue d’une élection présidentielle sans reconquête de nos territoires du Nord car, derrière le débat d’une intervention militaire de la Cédéao se cache aussi un tel plan qui va consacrer définitivement la partition de notre pays. Que Dieu sauve le Mali ! Nous n’avons d’autres ennemis que nous-mêmes ».
*Président et candidat du parti Mali Danbé à la présidentielle de 2012, avocat à la Cour de Paris, docteur en économie.