Depuis, la presse en a fait ses choux gras. Les commentaires fusent de partout. La société Guo- Star, adjudicatrice du principal marché de l’armée, a été traitée de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, cette société a constitué deux brillants avocats de la place, le Bâtonnier Me Kassoum Tapo et Me Malick Ibrahim Maïga.
Les deux conseils de Guo-stars ont animé le vendredi 24 octobre dernier une conférence de presse, au cabinet de Me Tapo, pour défendre les intérêts moraux et financiers de leur cliente dans cette affaire.
«Nous ne tolérerons plus d’atteinte à l’honneur de notre cliente. Nous avons reçu mandat de celle-ci pour faire arrêter toute atteinte à son honneur et à sa réputation», a déclaré Me Tapo. Ensuite, son colistier, Me Malick Maïga, a fait l’historique de la société Guo Stars, une filiale d’Amadou Baïba Kouma, spécialisée depuis 1997 dans la fourniture et livraison de matériels militaires en tous genres.
«C’est un partenaire historique du département de la Défense. Il est réputé, en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, pour sa rigueur. C’est une société sérieuse, qui a régulièrement contracté avec le ministère de la Défense. Elle a rempli sa part d’obligation, parce qu’elle est à 85% en termes d’exécution du contrat», à en croire Me Malick Maïga.
Et Me Tapo de préciser: «Guo – stars n’est pas la propriété de Cheick Sidi Mohamed Kagnassy. Elle n’a rien à voir avec ce dernier, qui mérite notre respect et notre considération, parce qu’il est un digne fils du pays, spécialiste en ingénierie financière, qui a réussi ailleurs. On doit l’encourager dans son pays, afin qu’il puisse contribuer davantage à son développement. Nous avons tout entendu sur lui. De grâce, arrêtez!».
Alors question: pourquoi Kagnassy a-t-il signé le contrat de Guo stars? «Le seul contrat valable est celui signé par Amadou Kouma. Kagnassy avait signé dans un premier temps par P.O, à la demande d’Amadou Kouma qui se trouvait en Amérique du Nord. Kagnasy n’était pas à l’époque Conseiller spécial à la Présidence. De retour au bercail, Kouma a signé lui-même le contrat, le premier étant censé disparaitre. Il n’existe donc qu’un seul contrat. Nous ne savons pas comment l’autre s’est retrouvé dans la presse».
S’agissant de la prétendue surfacturation, Me Tapo persiste et signe: il n’y en a pas eu, ce ne sont que des fantasmes. Selon lui, il n’y a eu ni crime, ni délit, et il n’y aura aucune peine. «Pas de crime, sans prescription légale, donc pas de peine», martèlera-t-il.
Il haussera un peu le ton en brandissant un document présenté comme étant l’ordonnance n° 07 025PRM du 18 juillet 2007, relative à la liberté des prix. «Ce texte interdit toute imposition de prix, c’est la libre concurrence » selon lui.
Avant d’ajouter «dès lors qu’en vertu de l’article 8 du Code des marchés publics, relatif au secret-défense, le ministre concerné accepte le prix proposé, on ne peut pas parler de surfacturation. Le Code napoléonien est universel. Je m’étonne qu’on ait balancé 29 milliards comme un os aux chiens».
NDLR: Qui sont ces chiens? La presse. En homme habile, Me Tapo faisait certainement allusion à la phrase de François Mitterrand suite à la mort de Pierre Bérégovoy, déclarant qu’on «avait jeté l’honneur d’un homme aux chiens». Passons sur la polémique.
« Ce sont 40 milliards qui ont été mobilisés par des banques maliennes, soutenues par des banques européennes, en crédits documentaires, lesquels sont sécurisés». Me Tapo n’a pas manqué de rappeler que le marché de Guo-stars était de 69 milliards de FCFA. Il n’a pas été annulé et il entend être payé en intégralité dans le chronogramme prévu dans le contrat.
«Nous ne renoncerons pas d’un centime», a-t-il averti, avant d’indiquer «nous n’avons pas d’ordre à recevoir du FMI. Notre cliente a fait correctement son travail. Présentement, il y a 400 containers de 40 pieds qui attendent pour être déchargés. Il n’y a pas de place dans les magasins de l’armée. Cela a créé pour notre cliente des frais supplémentaires.
Il y a aussi des voitures qui sont au port de Dakar pour être acheminées au Mali. Elles attendent l’autorisation de Paris pour arriver à Bamako, c’est la procédure convenue. Ce qui a été fait est un effort qui n’avait jamais été fait dans ce pays-là depuis l’indépendance pour équiper notre armée. Malheureusement, la mayonnaise est montée chez d’autres pour affaiblir notre pays pour rien».
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre 10:21:08v2014-10-27v