En plus de Me Seydou Ibrahim Maïga, avocat et non moins ancien bâtonnier de l’ordre de avocats du Mali, qui devait entretenir l’auditoire sur le thème «26 mars 1991-26 mars 2011 : 20 ans de Démocratie, de stabilité et de progrès », un témoignage du général Amadou Toumani Touré, président de la République, était au programme. Ahmed Diane Séméga, ministre de l’équipement et des transports et Président du Club perspectives et développement, a indiqué que la conférence a été organisée pour célébrer deux évènements : le 6ème anniversaire de la création de leur club et le 20ème anniversaire de l’ouverture démocratique de notre pays. « Le Mali a réussi à enclencher, à partir de mars 1991, le triptyque : Démocratie, stabilité et développement », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Me Seydou Ibrahim Maïga a souligné : « Notre exercice démocratique aura connu des fortunes diverses, avec des réussites certes, mais aussi des échecs ». Après s’être posé plusieurs questions, notamment sur les acquis et leur pérennisation, il dira que le contexte démocratique a permis d’organiser des élections libres et transparentes qui ont conduit le peuple malien à passer d’une transition apaisée à quatre mandatures, faisant de notre pays un exemple de démocratie en Afrique et dans le monde entier.
Contrairement aux deux premières mandatures après la transition, il dira que les deux mandats de l’actuel président de la République ont connu une certaine accalmie, liée à l’homme, à son ingéniosité à instaurer un système consensuel basé sur la tolérance, le dialogue et le respect de la différence. « Les arrestations et les détentions des opposants politiques constituent désormais de lointains et vilains souvenirs », a-t-il déclaré. Selon lui, la démocratie malienne a des acquis, mais il a estimé que l’arbre ne devait pas cacher la forêt car beaucoup de choses restent à faire. Avant de dire que la démocratie ne se résume pas à une floraison de partis politiques. Il a attiré l’attention sur des amalgames en signalant que « la démocratie n’est pas synonyme d’incivisme, ou d’abus de tout genre ».
Me Seydou Maïga a affirmé : « La démocratie étant une quête perpétuelle, nous pouvons sans complexe dire qu’au bout de ces 20 ans, la démocratie malienne porte de mieux en mieux son nom. Que la République est de plus en plus publique. Car les organes étatiques et non étatiques jouent chacun tant bien que mal leurs rôles d’acteurs et de contrepoids pour un mieux être de la démocratie ». ATT qui a pratiquement vu défiler, au Camp de Djikoroni Para, la plupart des prisonniers politiques du régime du général Moussa Traoré, est intervenu pour faire un témoignage sur la longue lutte des Maliens qui se sont mobilisés dès le coup d’Etat de 1968 pour dire non aux militaires.
Assane Koné
Le Républicain 28/03/2011