De l’affaire de démolition de Souleymanebougou qui a longtemps défrayé la chronique en 2015, aux litiges fonciers ruraux en passant par le problème de vente de la zone Aéroportuaire, et la création des sociétés immobilières comme des champignons et l’occupation des servitudes des rails, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Mohamed Ali Bathily a été assez clair, sans détour, dans ses réponses sur les antennes de l’ORTM, la nuit du dimanche 8 à lundi 9 Mai 2016, lors de la grande interview de la semaine sur les actions gouvernementales.
Selon le premier responsable du département des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Mohamed Ali Bathily, la question du foncier est un problème général dans notre pays. A l’en croire, ces problèmes se soulèvent un peu partout, à travers le pays, excepté la région de Kidal surtout à l’orée de l’hivernage. Pour le ministre Bathily, lorsque les premières pluies commencent à tomber les gens s’inquiètent et le problème foncier se pose avec acuité. « Je ne veux pas assumer ce qui n’est pas le droit. J’ai des convictions, je suis convaincu que je suis dans un Etat de droit. L’Etat de droit est au commencement et à la fin.
La continuité de l’Etat n’est pas dans la violation de la loi, mais dans le respect de la loi. Dès le commencement si vous respectez toutes les procédures définies par la loi pour accéder à la terre, on allait pas avoir au tant de problèmes fonciers…», a-t-il évoqué à l’entame de ces propos. Parlant de l’affaire de Souleymanebougou, le ministre Bathily a noté que la zone de Souleymanebougou est un espace complètement aménagé par l’ACI. « Cette zone n’a jamais été affectée ni au préfet de Kati ni au Maire de Moribabougou..
Ils se sont mis à vendre cette terre. Est-ce parce que c’est dans leur Commune ? Est-ce parce qu’ils pensent que le niveau d’impunité est tel au Mali qu’il faut le faire ? Ils l’ont vendu à des victimes à 17 millions. Donc, où est-ce que les 17 millions ont été enregistrés ? Est-ce qu’ils ont la possibilité de vendre des biens publics et d’empocher la somme ? Les victimes savent bien qu’aucun Maire ou préfet n’a l’habitude d’aménager un site comme l’ACI le fait et de le mettre à la disposition des populations. Le cas de Souleymanebougou est un défi à la loi. Donc, on ira jusqu’au bout de cette démolition. Il n’est pas question de laisser certains violer la propriété d’autrui dans ce pays en s’appuyant sur des documents acquis de façon violatrice de la loi. On ne peut pas violer la loi et bénéficier de la protection de cette loi. », a-t-il dit.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain-Mali 10/05/2016