Et depuis l’homme est devenu un homme à abattre tant dans son propre parti que par les autres partis. Depuis l’investiture de Dioncounda Traoré comme président de la république par intérim avec la démission du président Amadou Toumani Touré et cela conformément à l’article 36 de la constitution, l’ADEMA et surtout l’Assemblée Nationale avaient besoin d’un leader charismatique et convaincu de ses pensées et idées pour faire relancer la démocratie mise en mal depuis le coup d’état du 22 Mars 2012. Et cet homme a été trouvé à la personne de Me Kassoum Tapo qui a accepté de se sacrifier pour défendre coûte que coûte les valeurs et préceptes fondamentaux de la démocratie chèrement acquise au prix du sang le 26 mars 1991.
Avocat célèbre de son état, Me Kassoum Tapo a été presque la seule voix audible parmi tous les partis politiques opposés au putsch et dont son propre parti à savoir l’ADEMA en cette période de crise politique exécrable contre vents et marées. Il était seul au four et au moulin et au moment opportun partout dans les conférences et médias à dénoncer le coup de force qu’il qualifie de dévastateur pour le pays alors qu’au même moment les autres responsables d’autres partis ont tout simplement cloué leurs becs alors qu’ils avaient accompagné le régime renversé. Pour qui connaissait les jours qui ont précédé le coup d’état du 22 mars 2012, il fallait des combattants engagées, courageux et surtout démocrates pour porter plus haut et plus loin la voix de la démocratie plus que jamais menacée souvent au péril de leurs vies.
Au moment où la plupart des leaders du FDR ont préféré fuir du pays, d’autres ont préféré se taire comme des carpes, pire certains ont tout bonnement fait allégeance à Kati, Me Kassoum Tapo a été le seul à tenir tête aux putschistes en les disant la pure vérité et de ce qu’il pense de ce coup de force qu’il qualifie de crime dévastateur pour le pays. Décidé à aller jusqu’au bout de sa logique c’est-à-dire jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la république, le natif de Mopti de faire la présidence de l’assemblée son cheval de bataille. Ce qui est tout à fait normal quand on sait que le poste de la présidence est désormais vacant depuis l’investiture de Dioncounda Traoré comme président de la république par intérim puis de la transition. Il n’en fallait pas cela pour provoquer une véritable jalousie voire une haine viscérale envers l’homme tant au sein de son propre parti qu’au sein des autres partis politiques. Pour certains caciques du parti de l’abeille cette ambition de Me Tapo de briguer le perchoir de l’assemblée nationale est une façon pour lui de vouloir diriger le parti. Quant aux partis membres du FDR plus particulièrement l’URD, c’est une façon pour l’ADEMA de mieux faciliter la victoire de leur candidat pour la présidentielle prochaine.
Du coup il est traité par ces adversaires des deux camps comme très ambitieux et opportuniste. On va même jusqu’à lui traiter d’arriviste alors qu’il a été le seul à mettre en déroute tous les partis favorables au coup d’état. Selon nos informations Me Tapo avait demandé une confrontation directe avec tous ceux qui insultaient ATT alors qu’ils avaient tous bénéficié des largesses d’ATT en son temps. Malheureusement ils ont tous refusé sauf Hammadoun Amion Guindo qui a été humilié et renvoyé à ses débuts syndical et politique. Tout le monde est unanime à reconnaître que Me Kassoum Tapo est un homme politique qui est sans état d’âme à cracher la vérité en face de son interlocuteur. Depuis l’annonce de son intention de se présenter candidat au perchoir de l’assemblée nationale et cela conformément à son règlement intérieur approuvé par la cour constitutionnelle, l’homme aux vérités crues ne cesse de subir des coups bas orchestrés par certains caciques de son propre parti et d’autres partis.
Cela se comprend quand on sait que Me Tapo a exercé plusieurs années au barreau de Paris(France), avant de revenir au Mali pour devenir le bâtonnier de l’ordre des Avocats du Mali puis président de la CENI. Fort de toutes ces expériences, cela lui a valu d’être sollicité auprès de plusieurs opérateurs économiques et possède de gros dossiers souvent sales de plusieurs leaders politiques. Ce ne sont pas les responsables politiques actuels qui vous diront le contraire pour avoir été défendu par le natif de la Venise malienne. Du coup tous les moyens seront les bienvenus pour empêcher l’homme de se hisser au perchoir de l’assemblée nationale et partant la présidence de l’ADEMA. « Sincèrement je n’ai jamais porté Me Kassoum Tapo dans mon cœur mais les évènements du 22 mars 2012 m’ont prouvé qui il est réellement.
Le fait de dire la vérité à Haya Sanogo jusqu’à Kati étant arrêté, de faire attention aux personnes qui lui trompent. Mieux s’il n’était pas là j’étais convaincu que le FDR allait mourir de sa belle mort avec le retrait du RPM et de la CODEM. Son débat télévisé à Africable m’a permis de connaître l’homme contraire ment à ce qu’on dit sur lui. Il a vraiment mis à nu tous ceux qui se disaient opposer à ATT alors qu’ils ont été tous entretenus par le 2e président démocratiquement élu » confie un observateur politique. En décidant de donner une nouvelle orientation à sa carrière politique, Me Kassoum Tapo sait désormais en quoi s’en tenir pour faire face à ses adversaires qui sont décidés à lui faire échec par tous les moyens possibles.
Sadou Bocoum
La Mutation 22/06/2012