Bah N’Daw et Moctar Ouane chercheraient-ils un bouc émissaire au front social qui pourri l’atmosphère du gouvernement de transition ?
Si aucun signal ne vient de leur part, des voix s’élèvent pour demander un agneau de sacrifice pour conjurer le sort, pour désamorcer la bombe sociale qui risque de détourner les autorités de la Feuille de route de la transition.
Les menaces de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) de déclencher une grève presque illimitée à partir du 17 mai donne sans doute des sueurs froides au Premier ministre Moctar Ouane.
Ce cocktail est explosif pour le gouvernement de Transition.
En effet, au Mali, quand l’UNTM entre dans la danse ça devient compliqué pour n’importe quel gouvernement.
La plus puissante centrale syndicale du Mali est sortie de sa léthargie depuis la semaine dernière avec un préavis de grève qui a semé le trouble au sein du gouvernement Ouane.
Le secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé se présentant (le 1er mai) les yeux rouges de colère devant la presse et les syndiqués, se dit prêt à en découdre avec le gouvernement et son ministre de la Fonction publique et du Travail, Me Harouna Toureh.
Ce dernier serait l’auteur d’une diatribe verbale en off contre la centrale syndicale.
Conséquence, tous les regards se tourne vers un limogeage de ce ministre qui, selon des sources bien introduites, n’a rien fait pour éviter qu’on en arrive à la menace extrême d’une grève illimitée qui pointe à l’horizon.
Me Toureh aurait dit, en coulisse, que l’Etat n’a pas les moyens d’honorer les engagements pris pour satisfaire les doléances de l’UNTM en février dernier.
Mais, c’est sans compter avec les murs qui auraient des oreilles.
Et le «bouche à oreille» a fait son effet.
En tous cas, Me Harouna Toureh est réputé être «une grande gueule» du Mali.
Il est connu et reconnu pour ne pas avoir la langue dans sa poche.
«Il l’aurait dit aux syndicalistes en face, si ça venait vraiment de lui», souligne l’un de ses proches louant son franc-parler.
Si le gouvernement n’honore pas ses engagements pris avec l’UNTM, serait-ce seulement de la faute d’un ministre, fut-il celui de la Fonction publique ?
Le ver est à rechercher ailleurs dans le fruit !
Hachi Cissé