Il S’agissait pour lui et son équipe d’exposer leurs préoccupations de la situation qui prévaut dans cette zone du Mali et d’inviter la Minusma à prendre des mesures vigoureuses pour que les parties signataires de l’accord de Ouagadougou du mois de juin dernier, le respectent afin d’éviter des exactions, des crimes sur les populations civiles. Sinon, a-t-il dit, lors de la conférence de presse qu’il a animé après, nous la tiendrons responsable de tout ce qui va se passer à Kidal et dans les autres régions du Mali.
En milieu de semaine dernière, la tension est montée d’un cran à Kidal entre le Mnla et son allié du Haut conseil et les populations Sonrhaïs qui y vivent. La pomme de discorde selon Me Harouna Toureh, représentant du Maa et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance, est l’attaque des commerçants Sonrhaïs par le Mnla et son allié au marché de Kidal quand ils déchargeaient leurs marchandises, par des coups de bâtons.
Selon lui, suite à la résistance de la part des Sonrhaïs, il y a eu des coups de feu par les deux groupes. Bilan: un mort et des blessés. Et quand les populations de Kidal se sont préparées à aller enterrer leur mort, a-t-il expliqué, le cortège funèbre a été attaqué par le Mnla, les empêchant d’enterrer leur mort. « Le corps de la victime a été arraché des mains de ses parents et amis », a-t-il indiqué. De sources bien informées, a-t-il poursuivi, tout cela s’est passé en présence de la communauté internationale à Kidal.
« C’est le groupe de soldats maliens sur place à Kidal qui est sorti de son camp pour aller assurer la protection des populations maliennes en détresse », a-t-il soutenu. Avant de se demander pourquoi la MINISMA n’a pas bougé ? Me Harouna pense que le Mnla voulait faire disparaitre le corps et ainsi toute trace de son crime pour que le Mali ne puisse pas dire à la communauté internationale qu’un crime a été commis. « C’est cette information que nous sommes venus porter à la connaissance de la Minusma », a dit Me Toureh.
Et en contre partie, a-t-il dit, savoir avec elle qu’elles sont les dispositions qu’elle entend prendre pour que son mandat soit exécuté correctement à Kidal? D’autant que l’armée malienne qui a pour mission d’assurer la sécurité de son territoire, d’assurer la paix et la tranquillité dans la région de Kidal, ne le fait pas ou n’a pas été associée comme ça été dit. « Car ce qui s’est passé à Kidal, a été fait en présence de la Communauté internationale. Et nous ne comprenons pas, pourquoi l’armée malienne respecte l’accord de Ouaga, qu’on laisse le Mnla et le Haut conseil perpétrer des crimes crapuleux, de crimes de sang contre les populations, de destruction de leurs biens, et d’atteinte à leur liberté sans que la communauté internationale ne proteste.
Nous pensons bien qu’il y a inégalité dans la question sécuritaire dans la région de Kidal. Ce qui pousse à dire de toute évidence, qu’il y a des personnes qui sont protégées par la communauté internationale et d’autres qui sont livrées aux représailles et à la vindicte du Mnla et le Haut conseil», a déploré Me Harouna. Pour lui, si le Mnla et le Haut Conseil ne respectent pas les accords, le responsable de ce qui s’est passé aujourd’hui à Kidal et dans les autres régions du Mali, c’est la Minusma.
Donc pour nous, a-t-il insisté, les crimes et délits qui seront commis par qui que ce soit dans ces régions, seront portées à la communauté internationale que nous tiendront responsable devant les tribunaux internationaux. «Et pourtant, on a fait croire à tout le monde que si l’armée malienne rentrait à Kidal, qu’elle commettrait des exactions. Il se trouve que l’armée est faiblement représenté avec 100 à 150 éléments seulement, il se trouve qu’il y a des exactions qui se commettent par le Mnla et le Haut conseil avec la complicité avérée de certaine notabilités de Kidal, mais également ce qui est grave, à la présence constante et témoignage de la communauté internationale».
Nous sommes entrain de calmer les uns et les autres pour qu’il n’y ait aucun risque de dérapage, qu’il n’y ait pas d’amalgame et de représailles contre nos parents Touaregs qui vivent parmi nous à Gao, Tombouctou. Mais, encore, faudrait-il que les premiers garants de cette paix et de cette tranquillité qui sont représentés sur le terrain par les forces de la Minusma, s’engagent à faire respecter les accords et les résolutions des Nations Unies.
Hadama B. Fofana
L’indicateur Renouveau 2013-07-22 07:38:22