Mauvaise gouvernance et lutte contre la corruption L’AMLCDF alerte le BVG sur de présumés détournements

 Pour l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF), il y a de trop forts soupçons de détournements d’importants fonds alloués en particulier à des régions du septentrion malien en proie à une insécurité chronique. Elle invite le Bureau du Vérificateur Général (BVG) à mener des investigations dans ce sens.  

 

C’est par une correspondance en date du 17 avril dernier que l’AMLCDF a encore affiché son caractère d’association citoyenne résolument engagée dans la préservation du bien public, de la bonne gestion des deniers publics. Elle a interpellé, par ce courrier, le Vérificateur Général sur le fait que « nos compatriotes des Régions du Nord du Mali attendent depuis longtemps que le Bureau du Vérificateur Général envoie des enquêteurs pour vérifier l’utilisation des sommes colossales transférées et allouées à aider les populations victimes d’insécurités physique, psychologique, alimentaire et, surtout, au développement des Régions du Nord du Mali ».

Et l’association de poursuivre, sous la signature de son président, Moussa Ousmane Touré, que les informations qui lui parviennent « tendent à établir l’existence de détournements massifs de ces deniers. Un véritable système de captation des fonds publics semble mis en place. Les populations, victimes de terroristes, sont également grugées par d’individus chargés de la distribution de l’aide et qui accaparent tout, laissant une portion congrue aux autres habitants ».

Pour les responsables de l’AMLCDF, il existe dans cette zone du pays, « un système mafieux ». Avant de souligner qu’il est arrivé le moment où il urge que la structure de contrôle  qu’est le BVG dépêche une mission afin de situer les responsabilités dans la gestion calamiteuse de fonds publics. « Des milliards ont été injectés dans les Régions du Nord du Mali à travers des projets, tels que : PURD (Projet d’Urgence pour la Reconstruction et le Développement) 1 et 2, PREE (Projet pour la Résilience Economique) 1 et 2, PAQUAMA (Projet d’Appui pour la Qualité de l’Education au Mali) 1 et 2,

les PIR (projets à Impact Rapide) ou Quick Impact Projects (QiPs), les Projets du Fonds Fiduciaire de la MINUSMA ; mais le quotidien des habitants se dégrade de plus en plus. L’incurie règne en maître au niveau des collectivités territoriales et des administrations publiques. Le développement des communes et régions n’est pas dans l’agenda de ces personnes…. ». Et de souligner que des prédateurs sont à l’œuvre dans ces différents projets d’aide et de développement dans ces régions.

Il faut signaler que des initiatives ont été déjà prises pour obtenir l’appui de la MINUSMA pour les éventuelles équipes du Bureau du Vérificateur Général, qui pourraient être déployées dans les régions concernées. Bruno D SEGBEDJI