L’Association des travailleurs compressés du Mali (Atcm) et l’Union nationale des travailleurs compressés du Mali (Unctm) ont engagé une lutte féroce pour obtenir coûte que coûte leurs droits qui, selon eux, s’élèvent à 41 milliards 900 millions de FCFA. Pour preuve, hier jeudi 19 novembre 2015, ils ont exprimé leurs ras-le-bol en battant le pavé et en observant un sit-in devant le ministère de l’économie et des finances. La dite marche est partie de la bourse du travail à 10 h en passant par les monuments de l’indépendance, de Kwamé N’Krumah pour terminer par un sit-in devant le ministère de l’économie et des finances, soit plus de 3 kilomètres de marche en une heure et quinze minutes. Plus de 400 personnes ont pris part à ces manifestations.
Ils scandaient haut et fort « nous voulons nos droits, rien que nos droits ». Sur les banderoles, on pouvait lire : « le non respect du droit a toujours été source de violence », « les travailleurs compressés revendiquent leurs droits dans un Mali un et indivisible », « pour tout ministre de la république, spolier le droit du citoyen est un manque de la démocratie ». Les marcheurs étaient entourés d’un important dispositif sécuritaire composé de policiers et de gardes sous le regard curieux des riverains. Tout au long du trajet, le titre « Abiba » ou « chaque chose a une fin » de l’artiste Djénèba Seck tenait les marcheurs en haleine.
Arriver à destination, c’est fût l’exécution de l’hymne national du Mali. Puis, une délégation des marcheurs a été reçu par le secrétaire général par intérim du ministère de l’économie et des finances, le colonel Amadou Togola à absence du ministre Mamadou Igor Diarra qui était, dit-on, parti accompagner le président IBK à l’Aéroport. Ainsi, les marcheurs ont décidé de faire un sit-in devant le ministère jusqu’à l’arrivé du ministre pour avoir gain de cause. Selon le président de l’Atcm, Ousmane Berthé, c’est la mauvaise fois de l’Etat qui à amener l’Association à marcher.
« Le ministre Igor Diarra refuse de nous recevoir, de dialoguer pour qu’on puisse trouver une solution. Les droits doivent être respectés, car le Mali est un Etat démocratique. Il faut que l’Etat soit responsable. Si réellement IBK est venu pour redresser les choses, il est temps qu’il paye les droits de ces pauvres compressés.
Il y a au total 50 000 travailleurs au sein de 33 sociétés qui ont été compressés », a conclu le président Berthé. Pour sa part, Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général des travailleurs compressés (à ne pas confondre avec l’ancien ministre, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko) a fait savoir que les compressés ne veulent rien d’autre que leurs droits car les fonds détournés au Mali sont plus de 41 milliards. Avant de dénoncer l’injustice au Mali. En outre, il a invité les autorités d’écarter toutes attitudes de faux fuyant et d’instaurer un dialogue avec les gouvernés.
« Nous demandons la solidarité, l’écoute. Notre combat n’est pas politique mais syndicaliste. Le ministre a refusé de nous recevoir, or nous sommes loin d’être des parias dans ce pays », a-t-il dit. Du coté du département, le conseiller technique, Oumar Wagué a évoqué que l’affaire est devant la cour d’appel de Bamako. « Et on est même dans la dynamique de payer au cas où l’Etat est condamné », a-t-il dit.
Aguibou Sogodogo
Source: Le 20/11/2015